mardi 28 février 2012

Trek Kalaw - Lac Inle… 16 & 17 fév


Au programme : deux jours de marche dans les collines du Pays Pa-O, une tribu rurale, dont les femmes portent une pièce de tissu orange enroulée autour de la tête (quand ça n’est pas une serviette de toilette), avec, ô combien excitant, une nuit dans un monastère boudhiste.
Nous allons vous faire partager en vrac les impressions et émotions de cette extraordinaire randonnée…



Thibaud aide à la récolte du gingembre

Willy donne le rythme, "connaît tous les chemins de son pays", parle Pa-O (dialecte totalement distinct du bamar de Yangon) et nous apprend une foule de choses passionnantes. “Mimine”, son collaborateur teenager, marche en tongs et porte l’eau. Un cuisinier galoppe pour nous précéder aux étapes et nous préparer de délicieux repas pleins de légumes frais. Voilà pour l’équipe.
Avant la saison séche, les paysans préparent la terre pour les semis et plantations à l’aide de leurs buffles ou de leurs zébus. Ils terminent la récolte des derniers piments et déterrent à la pioche les racines de gingembre, aidés en cela par nos deux infatigables enfants. Dans les villages, de jeunes gens trient les chili ou tressent de grands paniers d’écorce de bambou.
Au hasard d’un chemin, un four à chaux brûlant depuis plusieurs jours. La chaux sert à la fabrication – manuelle – des briques, à la construction des routes…
Le premier soir, à une demie-heure de l’étape, tous les marcheurs se retrouvent dans le “bistro” d’un village. Les jambes sont fatiguées, mais les langues (anglais, français, espagnol, italien, allemand) vont bon train, la plupart d’entre-nous en parle plusieurs et les échanges sur le thème du Voyage fusent dans tous les sens. Nous espérons que nos enfants comprennent bien que connaître les langues étrangères est la clef de tout !

le tri des piments









A l’école primaire, une quarantaine d’enfants Pa-O, répartis en cinq niveaux, apprennent dans la même salle de classe. “Deux ou trois d’entre-eux seulement iront en secondaire”, nous explique l’institutrice, qui enseigne en un mix de Pa-O, birman et anglais. Dans moins de deux semaines, les élèves seront en vacances pour trois mois. Ne doutons pas qu’il ne vont pas chômer à la ferme !





Alors que, le deuxième jour, le moral des troupes baisse un peu sous le cagnard, Thierry prend l’initiative de s'accrocher à l'arrière d’un camion de cailloux passant sur le chemin défoncé. Toute l’équipe le rejoint dans la benne et c’est parti pour un bon quart d’heure de fou-rires. Pas sûr que cet intermède ait raccourci le trajet, mais tout le monde repart du bon pied sur le sentier de terre rouge.

Bon, on sent bien que vous piaffez d’impatience de connaître le récit de notre nuit au monastère. Nous y arrivons…
… à la nuit presque tombée d’ailleurs, dans cette immense bâtisse de tek presque vide. Nous visitons notre “cellule” à la lampe de poche, séparée par un rideau de celles des voisins : fins matelas au sol et épaisses couvertures multicolores la meublent (depuis que nous avons quitté Mandalay, les nuits sont déjà TRES fraîches, alors en altitude…).
Nous assistons à la prière du soir d’une poignée de “moinillons”, déjà très autonomes (le “Père Sup” est à l’hôpital). La rigolade n’est jamais loin et ils apprécient de s’attarder auprès d’un feu avec Thibaud et Vincent.
Le groupe électrogène ne diffuse qu’une rare lumière ; nous nous couchons donc très tôt, non sans avoir admiré l’époustouflant ciel étoilé et en étouffant tous des rires dans nos sacs à viande. Nous nous réveillerons, le bout du nez glacé, avant la prière de six heures du matin.
Si on veut, on peut se doucher… dans la salle de bain des moines : un bassin en ciment d’eau glacée au fond de la cour. On peut aussi utiliser les toilettes, cabanons de bois “au fond du jardin”… Dans les deux cas, on préfère s’abstenir !
Nous quitterons nos hôtes au lever du soleil.
Voilà, le trek s’achève, les plantes de pieds sont échauffées, mais une bière bien fraîche à l’ombre nous récompense de l’effort. Notre batelier s’appelle aussi “Mimine” et vient nous chercher pour une bonne heure de navigation au fil d’une rivière, puis du Lac Inle. Près des rives, que relient d’aériens petits ponts de bambou,  c’est l’heure de la baignade des buffles et de la toilette des paysan(ne)s… Seize ans plus tard, nous retrouvons avec bonheur les tons bleus et verts du paysage d’Inle. Cependant, nous quittons les uns après les autres nos compagnons de rando, comblés d’avoir vécu des heures aussi riches, mais tous tristes de se séparer.



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