mercredi 29 février 2012

Ngapali et la plage …25 au 27 fév



La bonne surprise est que nous avons de grandes chambres donnant sur la mer ; le bruit des vagues nous bercera donc durant trois nuits reposantes ; certes l’hôtel Memento n’offre pas le luxe de nombre de ses voisins mais l’immense plage de Ngapali et sa mer chaude fait notre Bonheur après ce marathon de poussière en Birmanie ; Thibaud et Vincent passent des heures à se laisser surfer sur les grandes vagues cristallines.


Au lever du soleil, Thierry se rend au village de pêcheur; toute la nuit, d’innombrables embarcations ont pêché au lamparo créant au loin sur la mer l’impression d’un éclairage d’autoroute. Les femmes et les enfants des pêcheurs attendent le déchargement de la friture qu’elles vont faire sêcher au soleil sur d’immenses filets bleus. Quel contraste entre le travail pénible de ces familles vivant dans leurs maisons de bambou sans eau courante ni électricité et le luxe des hôtels situés à quelques pas. Le lendemain, c’est à vélo sur le sable que les parents vont observer ces scènes de la vie quotidienne birmane.

A peine déchargé, le poisson est mis à sécher au soleil





Thibaud aurait pu plus mal choisir...
Au cours d’une séance de farniente, nous rencontrons une famille recomposée de français qui ont eu l’excellente initiative de porter dans des villages lors d‘un trek des habits, médicaments et, super idée, des sachets de graines à semer ; ce qui est sympa pour Thibaud, c’est que la jolie Ananda est, comme lui, en 4ème ; Véronique, sa mère baroudeuse, travaille en Suisse et son sompagnon, Cyril, artiste peintre et sulpteur touche à tout, produira en collaboration avec Vincent une sculpture éphémère en sable.

Nos nouveaux amis...
Tous ensemble, nous partageons, grâce au Mandalay Rum des moments complices sur nos expériences birmanes avec dégustation de fruits et de crevettes locales. Au sujet du rhum, on aurait bien tort de se priver puisque la bouteille de 50 cl, comme le Mojito aux terrasses des petits restos de plage valent… 1 euro !

Le jour de ses 47 ans, démarré, nous l’avons vu, sous le signe du vélo (!!!), Thierry (et Edith aussi d’ailleurs) s’offre un massage relaxant à l’ombre des palmiers et emmène toute sa famille boire un cocktail au coucher du soleil dans le splendide Ngapali Bay Resort flambant neuf ; en chemin, nous coursons les petits crabes créateurs d’ oeuvres d’art avec le sable qu’ils creusent et observons les jeunes birmans qui ramènent d’immenses filets de pêche au bord de la plage.


Encore quelques bains de bonheur dans les vagues de Ngapali et l’avion d’Air Mandalay nous ramène, avec ½ heure d’avance, à Yangon ; nous apprendrons beaucoup des changements politiques qui se dessinent dans ce magnifique pays avec les propriétaires de l’Alamanda Inn, deux françaises qui vivent en Birmanie depuis 10 ans et ont ouvert cet hôtel il y a 1 an ½ dans la “Golden Valley”. Avec l’espoir que ce début d’ouverture se confirme et surtout que des changements permettent de combler l’immense retard économique pris durant les années de dictature. Nous continuons cette discussion avec Saï et Mo Mo, venus nous rejoindre et qui, en guise de “bilan” de leur prestation, nous offrent LE cadeau traditionnel birman : un petit tableau fait  de poudre de pierres précieuses. Hélas, nous voyons bien que ça sent la fin ! 

Survol du Golfe du Bengale … 24 fév.



Poissons séchés... odeur typique...
Sur le débarcadère de Sittway, les pêcheurs déchargent au petit matin le fruit de leur travail nocturne ; la criée s’opère à même le sol dans le calme avec notamment de grandes raies ; juste à côté, le marché et ses odeurs fortes fait étal de toutes  les tailles de poissons séchés, de la friture aux grandes perches en passant par les crevettes, la spécialité locale : très impressionnant mais pas vraiment appétissant aux yeux des trois garçons.

Non, non, ce n'est pas Edith qui crée cet attroupement,
mais les enchères aux poissons !

Raie ?

Ou calamars pour le déjeuner ???

On nest jamais dépaysés... mais les seuls occidentaux ici !

La zone "appros" du marché aux poissons
En attendant le départ pour l’aéroport, Edith achève de finaliser l’épreuve d’arts plastiques de Thibaud : une magnifique cigale realisée à partir d’un carton de bière locale et de têtes de dragon provenant de jouets achetés à Bangkok lors du nouvel an chinois un mois plus tôt. Quelques photos de l’oeuvre avant de lui trouver une place dans la poubelle ; car comment transporter cet objet volumineux et inutile durant le reste du voyage ?

Les fonctionnaires du minuscule aéroport sont zélés et étonnants : les registres d’immigration sont remplis manuellement, il n’y a pas d’ordinateur mais nos déplacements sont parfaitement pistés. Dans ce pays, la police secrète est parait-il partout mais difficile pour nous de nous en rendre compte ; il mettent la pression sur les polulations locales et les tiennent d’une main de fer même si partout fleurissent les portraits d’Aun San Su Kii, si porteuse d’espoir.


Bye bye Thein et Sittway !

Quel fossé entre les birmans, si tolérants, calmes et fervents de bouddhisme, et leurs dirigeants souvent corrompus (traffic d’opium, du tek et des ressources du sol), parfois violents (répression des moines en 2007, refus d’assistance étrangère lors du cyclône Nargis en 2008 = 140.000 morts officilement) ; on comprend mieux alors que les militaires financent d’immenses pagodes pour acheter les mérites de leur renaissance… mais pas sûr que cela suffise pour qu’ils atteignent l’Eveil (le Nirvana) !

Ainsi, Edith fait-elle l’objet d’un contrôle pointilleux par deux policières qui n’interrompent même pas leur déjeuner ; pendant ce temps ses trois hommes attendent sur les bancs en bois de l’aérogare.

Après 30mn de survol des iles du Golfe du Bengale, les bagages sont apportés sur des chariots bricolés, à l’extérieur de l’enceinte de l’aéroport de Thandwe, face aux bus datant de l’après guerre qui servent au transfert vers les hôtels.

La plage... Enfin ! (vue de la terrasse de notre bungalow)




Sittway : le retour ! 23 fév



Encore quelques pagodes de l’Arakan : construites en pierre et de forme très massive, elles font émerger leurs stupas en pleine nature, au milieu des champs de légumes.


Un petit tour au marché pour quelques courses et nous embarquons sur la rivière Kaladan en direction de Sittway, que nous atteindrons… juste cinq heures plus tard cette fois, car la marée et le courant sont avec nous.
Les cigares (cheeroots) : du producteur...

... au consommateur !
La cuisine à bord, un travail d'équipe !
La croisière n’est jamais monotone entre les rizières moissonnées, les buffles accablés de chaleur, les embarcations souvent fantasques que nous croisons… En plus, Thein, notre guide, a proposé de nous préparer le déjeuner à bord, ce que nous avons bien sûr accepté avec enthousiasme. Faire revenir les morceaux de poulet, éplucher oignons, ail et légumes requiert l’aide des passagers et de l’équipage. Derrière le moteur, la minuscule cuisine est super bien équipée d’un réchaud à feu de bois très efficace et d’un wok ; pour la vaisselle, on puise l’eau directement dans la rivière à l’aide d’une boîte de conserve au bout d’une ficelle…

C'est prêt !
Le résultat est délicieux, il n’en restera pas une miette, d’autant que Thein a prévu une petite goutte de whisky pour accompagner le tout et que nous sortons le gros cigare, qui nous a été offert dans une manufacture artisanale à Mrauk’U, avant de faire la sieste.


Sittway n’a pas d’intérêt particulier, si ce n’est d’être au bord du golfe du Bengale et très près du Bangladesh. De ce fait, la population y est très mixée et se métisse d’Inde et d’Islam.
Aller admirer le coucher le soleil face à la mer donne à Edith l’occasion de faire une longue marche sur la plage et à Vincent de creuser le sable noir.



Avant de regagner notre hôtel et les arbres remplis d’énormes chauve-souris mangeuses de fruits (flying fox) qui le bordent, nous dînons d’excellentes crevettes – la spécialité de Sittway – dans la rue des restaurants, face à l’université dont les vieux murs coloniaux suintent de moisissures. 

Femmes au visage tatoué … 22 fév



Depuis 6 mois nous en avons cotoyé des marchés, et certains avaient une connotation touristique avec leurs stands de souvenirs ; mais à Mrauk-U, le marché est tenu par des habitants du bourg et destiné à 100% aux birmans ; ce qui est génial puisque nous sommes les seuls occidentaux à déambuler de bonne heure, c’est que nous devenons les curiosités aux yeux des marchands, les rôles se sont presque inversés ! Et grâce à notre guide, les fous rires pleuvent à gogo, mais aussi des explications précises sur chaque fruit ou légume inconnu ou étonnant (micro-pomme de terre, fleurs servant à la cuisine,etc…) ; sans oublier les odeurs, agréables lorsqu’il s’agit des fleurs mais presque insupportables avec la pâte de poisson écrasée. Enfin, les magnifiques couleurs des longyis cotoient les habits de seconde main en provenance du Bangladesh voisin.
Les fameuses mini patates, qui rissolent en 5 minutes...

Tout se mange en soupe ou en curry, même les fleurs !
 Après une ½ heure de route défoncée sur ce qui est censé être l’autoroute jusqu’à Yangon (!), nous voici de nouveau dans un petit bateau à longer des rives pleines de vie (pêche, bain des vaches, transport de bambou…) jusqu’à l’Etat Chin.
Y pénêtrer plus d’une journée nécessite une autorisation gouvernementale car, il faut bien le dire, nous sommes dans une province perdue de Birmanie : ni voiture ni moto, pas de bruit, tout est calme dans les villages que nous visiterons.

Nous sommes venus voir les dernières femmes au visage tatoué. Pourquoi se sont-elles fait graver ces motifs de toile d’araignée ? Tout simplement car le Roi d’Arakan trouvait les jeunes filles de cette province ennemie bien jolies ; et elles, pour ne pas se faire arracher à leur région d’origine n’avaient trouvé que ce moyen pour s’enlaidir artificiellement. Impressionnante cette histoire, non ?

Certaines font des efforts pour s'enlaidir... A d'autres, les rides arrivent
 sans qu'on les prie



































Nos enfants remportent encore un franc succès en offrant des ballons de baudruche gonflés ou en aidant des ados birmans à faire rouler un petit tronc de cocotier en marchant dessus.
Un chevreau de compagnie ? Pourquoi pas ?
La maison Chin est intégralement en bambou, pilotis y compris.

Les petits commencent...
Les grands ne résistent pas longtemps !



Tout ce petit monde finira par se rafraîchir dans la rivière aux eaux bien glauques au pied du village.










Quelques images du retour :

Certains bossent...

... D'autres font la toilette du soir...

... tandis que d'autres encore partent à la pêche...

... Et que les vaches sortent du bain !

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Les habitants de Mrauk-U … 21 fév



Notre bungalow au milieu des pagodes de Mrauk-U
Très prospère dès sa création en 1535 par le roi Minbin, la ville de Mrauk-U (prononcer "Miaou", comme fait le chat) regroupe des temples, des pagodes et des stupas au coeur de la ville et des collines; mais aujourd’hui, cette ex-cité royale semble abandonnée de tous les regards.




Tant mieux pour les quelques touristes qui s’aventurent ici ; et nous avons un atout pour rencontrer de très près la population locale au détour d’un chemin de terre : Thibaud et Vincent ! Le premier se débrouille bien en Birman, les longs cheveux clairs du second le font prendre pour une fille, il devra même se laisser toucher la braguette pour prouver le contraire ; ça met de l’ambiance et favorise des attroupements spontanés de birmans ! Aussitôt nous pouvons entamer des conversations et échanger des sourires grâce à Thein, notre guide anglophone. 





Que ce soit avec de jeunes bonzes prenant leur douche directement au puits, dans les maisons familiales en bambou ou auprès de très jolies demoiselles porteuses d’eau,  nous passons de longs moments de complicité ; et jamais nous n’entendrons prononcer “money please” mais plutôt “la-ré” qui signifie mignon-joli.
Et pour fêter nos 6 mois de voyage (déjà !), rien ne vaut un bon cocktail à base de Mandalay Rum dans LE super hôtel de la ville; et de finir par un dîner de savoureux curry birmans agrémentés de mini pommes-de-terre de la taille de billes, hummm c’est bon !



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