Le “cross” Bagan-Kalaw… 15 fév

Ca commence pourtant tout en douceur et en magie ! Dans la lumière du petit-matin, les bulles des six montgolfières glissent tranquillement au-dessus des pagodes et des palmiers. Sur fond de ciel bleu pur, la Schwezigon Pagoda resplendit de tous ses ors et ses ocre-rouges ; trois futurs mini-moines, encore vêtus comme des petits princes, vont entrer en religion pour quelques semaines, mois ou années au cours d’une cérémonie familiale et fervente…

Des moulins à huile d’arachide ou sésame entrainés par un zébu et des sucreries-distilleries artisanales de sève de palmier jalonnent la route…

Arrêt au Mont Popa, que nous ne gravissons pas. Mais, nous humons l’air du village à ses pieds : petites marchandes de fruits, nombreux macaques, prières aux Nat… Enfin, un thé avec les chauffeurs devant la TV qui diffuse un concert en live de Santana, et de l’émotion à vivre cet échange sur fond de ces notes de guitare universelles.

A partir de là, tout s’accélère ! Quelle mouche a donc piqué “Fourteen”, notre grivois chauffeur amateur de jolies filles et de Chang Beer ?! Il nous fait déjeuner à 11H et nous mène ensuite à un train d’enfer, limites de sécurité allègrement  franchies, sur les routes défoncées et poussièreuses, doublant* ou croisant en catastrophe chars à boeufs, mobylettes et camions diversement chargés d’hommes ou de marchandises.

Nous observons quand même quelques pauses, bien indispensables pour refroidir le moteur à l’air ambiant ou à l’arrosoir quand ça ne suffit plus… Lors de la dernière, nous rencontrons Antonia et Pablo, un couple de jeunes germano-colombiens, déjà brièvement croisés à Mandalay. En buvant leur bière, nos chauffeurs respectifs ont dû se challenger, car c’est dans une course périlleuse en montagne que nous arrivons à Kalaw après six heures de route.

Nous sommes noirs d’une poussière collante jusqu’au fond des oreilles et la douche dans notre hôtel très “old and british style” ne sera pas du luxe !!!

La photo d'Aung San Suu Kii est partout, porteuse d'espoir.

 C’est là que nous rencontrons Willy, dont nous découvrirons plus tard qu’il a 64 ans et combien il est adorable et compétent, et qui sera notre guide pendant un trek de deux jours. Pour notre grand plaisir, nous embarquons Antonia et Pablo dans l’aventure et, derechef, nous allons préparer cela tous les six dans un petit boui-boui indien servant de délicieux “chapatee” (sorte de grosses crèpes) avec le curry de mouton.

* : Vous a t-on déjà parlé de la logique birmane selon laquelle on conduit à droite de la route dans une voiture dont le volant est… à droite ! Oui, oui…