lundi 30 avril 2012

Le Pont du 1er Mai : le paradis devient l’enfer ! … 28 avril



“Allez aux iles Perenthian, au Nord-Est de la Malaisie, c’est le paradis sur terre”. Les blogs, les guides, les échos de routards, tout concordait. De plus nous n’avons pas vu la mer depuis 2 mois (en Birmanie). Alors on y va !
Quand vous êtes en voyage depuis plus de huit mois à plusieurs milliers de km. de la Métropole, vous oubliez que c’est le Pont du 1er Mai; et même, si vous y avez pensé, vous n’imaginez pas qu’en Malaisie, pays ou l’activité règne 7j/7, les “locaux” prennent un WE à rallonge de repos. Eh bien si et c’est là le gros problème.
Essayez de trouver une chambre d’hotel à Deauville ou La Baule le WE du 15 août en arrivant sur place au début de ce viaduc …
Nous avions bien pourtant essayé de réserver 3 jours à l’avance, mais soit les numéros de téléphone étaient erronés ou ne répondaient pas, soit le seul hotel qui daignait nous répondre affichait complet. Pas de quoi s’affoler puisque tout le monde nous disait “une fois sur place, vous trouverez tout ce que vous voulez”. Même Thierry était confiant, lui d’habitude si stressé d’arriver dans un endroit sans réservation ; et puis la navette partait à 8H des Cameron Highlands pour une arrivée sur les iles à 12H30…
Sur la route, notre chauffeur était nerveux à cause de la densité de la circulation, allait même jusqu’à doubler en 3° file sur une route à deux voies; bref, l’embarcadère pour les îles est atteint avec 2 heures de retard; les hotels disposent de bureaux de réservation mais ils affichent tous complets ; Aie, ça se complique !
La tension monte d’autant plus que nous ne savons ni sur quel rafiot, ni à quelle heure nous allons embarquer !

Attente fébrile du transfert en bateau
Le voilà ; on est encore confiant !

Vacancière des îles, vous imaginez son bikini ?!
Et il fait très chaud ! Enfin sur place (nous avons choisi au pif la petite île – Kecil – où il y a une plage de routards normalement pouvoyeuse de guesthouses), aucun autochtone ne bondit sur le bateau pour nous proposer un hébergement, ce qui est pourtant de mise. C’est pas bon signe ! Nous établissons notre statégie : les enfants et les bagages restent sous un parasol sur la plage pendant que les parents commencent le porte à porte en suant. De refus en refus, l’aventure dure quasiment deux heures. Edith, qui revient découragée et le gosier sec de l’exploration “au peigne fin” des hôtels d’une deuxième plage est bien soulagée d’apprendre de ses hommes qu’ils ont trouvé une solution. En effet, le jeune malais qui nous a emmené ici en bateau-taxi a pris en pitié cette famille avec enfants et a dégotté deux chambres dans la guesthouse de son cousin sur la grande île – Besar…
Vue des "Mama's chalets" : on n'a pas eu le choix
mais c'est pas mal !

OUF ! Une fois de plus : “tout est bien qui finit bien” ! Facile à écrire 2 jours plus tard après avoir pris un peu de recul car, sur le coup, nous étions vraiment hystériques ! Et, comme vous le voyez, on n'a surtout pas eu le coeur de prendre des photos (ce qu'on regrette maintenant).
Nous apprendrons même que de nombreux infortunes auront du repartir sur la terre ferme ou dormir sur la plage ; encore une fois, nous avons eu notre bonne étoile !

Un grand bol d’air frais (et d’eau) dans les Cameron Highlands… 24 au 27 avril



Style anglais revisité
Et oui, le bus nous monte à 1 400 m, à Tanah Rata, ancienne station d’altitude des britaniques que Thibaud et Vincent trouvent très ressemblante avec une station de ski en été. C’est vrai que les alignements d’immeubles, qui ont voulu se donner au départ un style british et dont les rez-de-chaussée sont occupés par des magasins, des agences de tourisme et des restaurants y font un peu penser. La fraîcheur soudaine de l’air (moins de 20°) nous surprend agréablement ; l’humidité un peu moins. Chaque après midi en effet, de gros nuages gris s’accumulent, précurseurs d’orages et de fortes pluies. Alors, dans la toute petite chambre familiale de notre guesthouse, règne une permanente ambiance un peu “moisie” et impossible d’y faire sécher quoi que ce soit.

Style anglais d'origine : un hôtel de 1930
Les serres maraîchères sont partout & défigurent le paysage
Ici, dans les Cameron Highlands, comme partout ailleurs l’été en montagne, on fait de la rando ! Nous en programmons trois : l’une nous conduira au repère secret des rafflesia, les plus grandes fleurs du monde (jusqu’à 1m de diamètre) ; nous en reviendrons trempés jusqu’aux os après 5H de marche en pleine jungle inextricable.
Avant la pluie, on se protège du soleil avec une casquette écolo
C'est bête d'avoir laissé les ponchos à la maison ...
Plus rien à perdre !
Après la pluie, le beau temps
La seconde, plus tranquille nous fera découvrir les splendides paysages des plantations de thé et la “mossy forest” (littéralement : forêt mousseuse), ruisselante d’eau, à laquelle les forêts mystérieuses du “Seigneur des Anneaux” ou d’ “Avatar” n’ont rien à envier.
Pique-nique dans les plantations de thé
Lors de la dernière, nous grimperons dur jusqu’à 1 700 m et redescendrons, enchantés, par un étroit et souple sentier sous les hautes canopées de la forêt vierge.

Boîte de vitesse cassée 5km. avant l'arrivée
Nous ne sommes pas prêts d’oublier les paysages extrêmes de cette région : ce que nous considérons comme la VRAIE jungle, les pentes exploitées jusqu’au dernier mètre-carré par les théiers ou les immenses serres où poussent hors-sol fraises et nombreux légumes. Malheureusement, le déferlement des touristes motive la construction d’innombrables structures hôtelières, qui ont oublié de respecter le cahier des charges architectural laissé par les colons anglais… Ce que ces derniers ont en revanche perennisé, c’est l’utilisation de la Land Rover : ces véhicules increvables, souvent hors d’âge, sont partout, bien utiles pour affronter les terrains pentus, boueux et ravinés.
A la Butterfly farm, il y a des papillons...
... et des serpents !
A la Strawberry farm, on mange... des fraises !
Ce séjour à Tanah Rata, c’est aussi de nombreuses rencontres de couples de français très sympas ainsi que la gourmande addiction à la cuisine indienne (because cueilleurs de thé indiens, népalais, sri-lankais, bangladais), que, décidément, nous apprécions beaucoup.

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vendredi 27 avril 2012

Une étape renversante… 23 avril





L'environnement modernissime du "Berjaya Times Square"
Retour de Melaka vers Kuala Lumpur en bus climatisé bien confortable pour 18RM (4,82€) les 150km; pas cher car ici le litre de Super est à 0,47€/L… ça cous rêver, hein ?!
Nous retrouvons notre guesthouse préférée, l’Explorers GH.
Mais surtout sur les conseils de la famille Pagès, nous allons tous les 4 nous mettre la tête à l’envers dans un parc d’attraction … à l’intérieur d’un centre commercial.
Rien d’extraordinaire me direz-vous ?
Eh bien si ! Car faire le Grand Huit et des loopings en slalomant au milieu des piliers de béton des galeries marchandes, ça impressionne les plus durs.
Ca, c'est AVANT le grand huit...
Edith n’est pas totalement dans son assiette en sortant de la balançoire géante ; la tête en bas en faisant des 360°, c’est pas son truc !



En revanche Thibaud et Vincent adorent et en redemandent. “On s’éclate !”. Surtout qu’ils se sont fait des copains Aussies “trop sympas” dans les auto-tamponneuses.
Comme en plus, c’est en pleine après-midi de semaine, pas d’attente aux attractions, il faut même parfois attendre le client avant de démarrer; ça change de DisneyLand Paris !! Bref, un après-midi réussi, même pour Edith qui fait pourtant chou blanc dans son shopping au sein de ce superbe centre commercial de 10 étages. Mais vraiment, la mode synthétique et fanfreluches, c’est pas son truc non plus !
Tout cet espace, ce sont des magasins...
... Et des food courts, où nous finissons la soirée


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lundi 23 avril 2012

Surprenante Malacca … 21 et 22-4

La gare routière pour partir à Malacca a changé : fini le terminal désuet de centre ville, nous prenons le bus dans ce qui ressemble à une véritable aérogare ultra moderne, avec salle d’embarquement et billet électronique. Quelle surprise en comparaison des gares de bus du Laos et du Cambodge : ici pas de chargement de poules ou de sac de riz, tout est neuf et rutilant.

Ce qui reste du premier Sultan
Ce qui reste des Hollandais
Autre étonnement: nous pensions arriver dans une petit bourg historique; Malacca est en fait une grande ville avec ses barres d’immeubles d’habitations. Nous logerons à la Casa Blanca Guest House, quasiment chez l’habitant, au coeur du quartier historique.
Nous pensions être au calme, eh bien non ! inscrite au Patrimoine de l’Unesco depuis 2008, les hordes de touristes asiatiques en voyage organisé sont partout.
Le détroit de Malacca, la mer enfin !
Ce qui reste des Portugais (en arrière plan)

Ancien comptoir commercial Portugais (1511) puis Hollandais (1641) et enfin Anglais (1795), on ressent ici le patrimoine multiculturel dans l’architecture. Mais aujourd’hui, la ville est aux mains des commerçants chinois… ils sont partout à vendre babioles et gadgets de plastique multicolores.

Autre surprise de taille et symbole de la modernité vers laquelle est engagée la Malaisie: après la visite d’un musée retraçant l’histoire de la région, nous tombons sur un rassemblement de voitures qui va de la Citroën CX au Lamborghinis en passant par un défilé de Lotus rutilantes; et les jeunes Malais semblent adeptes du tuning, ce qui  épate Thibaud et Vincent qui n’ont jamais vu cela !  Leurs yeux brillent d’étonnement …

Les pin-up du tuning séduisent nos garçons !

Surtout qu’en prime, le Sultan du coin a organisé une grande foire. Les enfants découvrent des stands de la Police scientifique, aussi bien équipée qu’en Métropole; et en apothéose : atterissage de parachutistes et ballet d’hélicoptères. Un grand concert nocturne sur une scène ultra équipée se prépare, mais nous n’aurons pas le courage d’y assister.

Nous fêtons nos 8 mois de voyage pendant que se déroule en France le 1er tour des élections présidentielles; d’après les échos de nos lecteurs, nous avons échappé à une campagne morose et sans enthousiame.
La Mosquée au minaret de style portugais
Nous sommes en revanche enchantés par la découverte du vieux Chinatown, dans lequel les temples multicolores intègrent la mosquée au minaret chaulé et un petit temple indien calme comme une maison de vacances à l’heure de la sieste. Ce que le temps (et le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO sans doute) a épargné, ce sont les magnifiques maisons des Baba Nyonya, les sino-malais qui sont à l’origine du développement commercial de Malacca. Ces bâtisses aux étroites façades – taxe hollandaise sur la largeur visible oblige – sculptées et peintes, recèlent encore, derrière des panneaux de bois, verre et nacre, des patios frais et raffinés et de riches ameublements.
Temple chinois et détail de toit


intérieur de maison Baba Nyonya (sino-malaise) ...
... et son fronton de nuit
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