lundi 6 février 2012

On revient en Birmanie ! 1er & 2 fév



Combien de fois, depuis notre voyage de 1996, avons nous répété : “Quand retourne-t-on en Birmanie ?”… Et bien, voilà : nous arrivons de nuit à Yangon (ici, la nuit tombe à 18H), le contrôle des passeports est interminable, les taxis ont les formes anguleuses des années 70 (notamment l’avantage d’un grand coffre, ce qui résoud bien le rangement de nos bagages), pas de clim et des vitres qui se remontent à la manivelle, comme dans le temps, et les chauffeurs arborent toujours le longhi traditionnel (une longue et large jupe nouée devant) sur une chemise blanche. Nous en négocions un, en dollars, qui nous conduit jusqu’à notre hôtel : un “grand standing” d’état, suranné et froid, aux boiseries massives dans des couloirs interminables. Qu’importe, les chambres sont immenses et confortables, la piscine également gigantesque, quoique “old fashioned” et les Myanmar beers bien fraîches au restaurant !
Grâce au réseau birman du Professeur Patel, notre voisin à Deauville, nous rencontrons Mo Mo, une jeune birmane qui parle un peu le français , et qui va faciliter l’organisation de notre périple d’un mois dans son pays.
C’est donc dégagés de tout souci logistique que nous partons arpenter à pied le centre de Yangon. Quelle crasse ! Quel délabrement ! Les beaux immeubles coloniaux sont en totale décrépitude, l’humidité rend tous les murs noirs de moisissures et les trottoirs sont complètement défoncés… Nous avons l’impression que rien n’a été entretenu depuis que nous sommes venus, il y a 16 ans. Même l’hôtel Strand, contemporain du Raffles de Singapour,  sans doute parce que nous venons de voir le Raffles, nous apparaît petit et banal.


Le bord du port fluvial nous surprend plus agréablement : près de la grande pagode dorée Botataung se déroule une fresque de vie quotidienne très colorée de petites marchandes de fritures ou de fruits, de vélo-taxi, de vieux camions moteur à l’air (tous les véhicules de transport sont tellement vieux qu’ils roulent moteur ouvert pour qu’il ne chauffe pas trop…) ; les échaffaudages précaires sont encore fabriqués en bambou ficelés ; les bateaux de bois multicolores à moteur servant au transport des passagers sur l’autre rive le la Yangon River ne possèdent ni point mort ni marche arrière : on le démarre (à la manivelle !) et on avance…


Retour vers la piscine pour un bain avant de partager la dévotion des birmans à la pagode Schwedagon; cet immense et splendide stupa doré de 100m de hauteur est entouré d’une myriade de temples au milieu desquels trônent des statues de bouddha psychadéliques; des centaines de pélerins prient intensément ou paient les bonzes pour qu’ils récitent des prières; le tout dans un atmosphère de fin de journée, calme et de recueillement. Un jeune birman qui a étudié dans un monastère indique à chacun d’entre nous, selon son jour de naissance, quel divinité nous devons vénérer, la planète du système solaire qui nous est rattachée et notre chiffre porte bonheur; il nous montre aussi comment les diamants qui ornent le sommet de la Schwedagon changent de couleur lorsque nous nous déplaçons.



Après deux heures dans ce lieu magique qui nous auront donné l’impression de passer trop vite, nous nous sommes un peu égaré dans ce labyrinthe de temples; il nous faudra gravir de nombreuses marches avant de retrouver nos tongs alors que nos estomacs crient famine. Mais quel premier contact enchanteur, marqué par la gentillesse des birmans qui, spontanément, nous adressent la parole.

1 commentaire:

  1. Et pour le 8 avril 1982, quelle est la divinité à vénérer ? et le chiffre porte bonheur et la planète ?

    Trèves de plaisanteries, c'est super d'avoir de nouveau de la lecture :-)
    Grosses bises

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