lundi 6 février 2012

Le Rocher d’Or … 3 fév



JoJo, notre chauffeur “just a little bit anglophone”, nous emmène dès 8H. dans sa voiture aux housses Snoopy vers la campagne de l’Etat Mon; un vrai délice d’exotisme mais Edith & Thierry ont l’impression que rien n’a changé en  16 ans, que tout est resté figé et immobile ; dans les champs, les chars à boeufs tirent encore des carioles en bois, le travail des cultures est uniquement manuel ; sur la route, les moyens de transport sont archaïques et le train oscille car les rails sont déformés ; les maisons sont en paille de bambou tressée ou au mieux, en bois. La Thaïlande voisine semble 1000 fois plus développée et nous ressentons vraiment la pauvreté.

Après 4H de route dans ces plaines, immense grenier à riz, l’ascension vers notre hôtel est épique: entassés comme des sardines sur les poutres en bois d’un camion antediluvien à 50 au lieu des 35 personnes officiellement autorisées, la route en épingle à cheveu grimpe vraiment raide ou au contraire dévale à pic dans les vallées. Pas besoin d’aller se faire des frayeurs dans un grand huit, nous avons trouvé mieux ! En 40mn. d’ascension, les occasions de hurler ou piquer des fous rires avec nos voisines birmanes seront multiples; surtout que ces demoiselles ont un faible pour Vincent aux côté de qui elles veulent absolument être photographiées.

Heureusement notre hôtel n’est pas loin du terminus mais la pente est suffisament forte pour nous faire transpirer abondamment ; dans un resto couvert de bâches plastiques (Thierry se demande comment cela se passe lors de la mousson …), le repas (1€/personne) ne sera pas magique mais l’ambiance si : d’un côté des porteurs sont scotchés devant “Handcock” sous-titré en Birman qui passe sur une télé vintage au cadre acajou; de l’autre, des jeunes jouent à un billard de poche en bois.
En fin de journée, il nous reste ¾ d’heure d’ascension bien raide pour nous approcher du Rocher d’Or (Mont Kyaitkyo); un service de chaises à porteurs est même proposé.
Comme à Lourdes, d’innombrables maisons-restos-magasin de souvenirs bordent le chemin. Mais ici, un spectacle étonnant de la vie quotidienne dans ces contrées isolées s’offre à nous : sans eau courante (portée à dos d’homme) et avec cuisine au feu de bois, mais toutes les habitations ont la télé ; et surtout, ce qui frappera Edith, notre maître ès-écologie familiale, l’omniprésence des déchets plastiques abandonnés dans la nature.
Heureusement, grande chance : un coucher de soleil splendide et inespéré illumine le rocher d’or et les visages des centaines de pélerins qui ont fait l’effort de grimper jusqu’ici ; comme la veille à Rangoon, la dévotion est immense avec en prime, des temples pour les “nats” des esprits aux visages humains qu’il faut prier pour éviter tous les malheurs possibles et imaginables ; ici règne un savant mélange entre Bouddhisme et superstition.
Redescente vers notre hôtel pour savourer notre premier repas de cuisine birmane et authentique avec sa spécialité : le curry.
Inutile de vous dire qu’après une telle journée de route inconfortable et de marche en pente raide, Thibaud et Vincent s’écroulent dans leur lit avant 21H…

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