mardi 24 juillet 2012

Selamat Datang di Bena ! … 19 juillet


C'est un signe: cette maison a été bâtie le même jour que notre
mariage, à quelques années près !
Thibaud, qui se débrouille de mieux en mieux en indonésien, a réussi à nous faire inviter par son nouvel ami Casimir à la cérémonie qui couronne la fin de la construction du nouveau toit de cette maison Ngada du village de Bena. Au programme : le sacrifice d’un buffle, au minimum.
Avant huit heures, Philippe nous dépose à l’entrée du village, notre cadeau pour la famille invitante – paquets de sucre et de cigarettes – sous le bras. Bien que tout le monde soit assez fébrile dans la maison au nouveau toit, on nous offre le premier café.
Bena, enfin sous le soleil, devant le volcan Inirié.

Ensuite, nous patientons longtemps, en même temps que le buffle, enregistrant et immortalisant les scènes de préparatifs.
il attend de subir son triste sort ...

La cérémonie commence par des danses rituelles au son de l’orchestre de percussions : juste un homme, un enfant – armés de longs couteaux - et deux femmes parcourent l’aire de sacrifice avec des gestes saccadés.


Et puis, tout s’accélère, le buffle a à peine le temps de stresser qu’il est déjà profondément égorgé ; son sang, recueilli dans de longs tronçons de bambou et mélangé à de la boue, vient maculer le tronc du parasol symbolique avant d’être acheminé vers la maison dont on en badigeonnera les murs. 
et gorge tranchée ...
Très rapidement, la découpe s’organise à l’aide de grands couteaux très aiguisés ; les grosses pièces de viande sont portées vers l’espace “boucherie” où de nombreux hommes officient découpant en cubes sur des billots  et sans discernement les morceaux de choix et les moins nobles avant de les mettre à bouillir dans un wok géant.

eux aussi se sont invités à la fête !

ça découpe,
ça cuit,
ça flambe, Bon appétit !
En moins d’une heure, il ne reste plus que la carcasse et la tête. Cette dernière est portée en triomphe sur le perron de la maison rénovée où on imagine bien le maître de maison sortir le matin, ensommeillé, tomber nez à nez avec…

Mais, tout cela n’est qu’un début ! Nous avons appris au fil de nos conversations en charabia mi-indonésien mi-anglais qu’il fallait maintenant attendre le sacrifice des dix-huit cochons… Pas de problème ! D’ailleurs, Casimir nous invite dans sa famille pour boire notre second café.
Casmir, notre hôte, écoute Thibaud présenter
nos photos de la Métropole.

Un bon coup de machette entre les yeux !
Le sacrifice des porcs est beaucoup plus éprouvant pour nos sensibilités occidentales. Déjà, les protagonistes sont nombreux et, contrairement au placide buffle, très agités. Conformément aux caractéristiques de leur race, ils hurlent. Ici, on ne tue pas les porcs en les égorgeant, mais en leur fendant la tête à la machette…!!! Ca marche rarement du premier coup, malgré l’adresse indiscutable des bourreaux…

Faites flamber, c'est (presque) prêt; hummmm !

Finalement, tout ça est assez insoutenable. Edith commence à sentir peser les cafés trop sucrés sur l’estomac et la famille n’est pas très motivée à accepter l’invitation de Casimir à partager le repas de viande bouillie…
Nous préférons nous éclipser et marcher quelques kilomètres sur les flancs du beau volcan Inerie, où Johnny nous fait découvrir deux autres jolis villages, un peu moins en liesse, mais ça repose !


Une paysanne Ngada en chemin vers son village
Nous n’oublierons jamais cette journée, à cause de la sauvagerie de ces pratiques animistes bien sûr, mais surtout tous ces sourires, ces gestes d’accueil, cette amitié spontané,  ces histoires de gens simples resteront gravés dans nos coeurs.
Ainsi, Philippe, le chauffeur débrouillard de 35 ans qui apprend l’anglais avec le dictionnaire et les touristes, et vient, après des années d’économies, de pouvoir acheter sa voiture,
Ainsi, Johnny, 23 ans, étudiant en droit à Timor, l’île voisine, qui vient passer ses vacances au village et aider sa famille, …
Ces rencontres d’un jour ou de quelques heures, comme tant d’autres, nous auront beaucoup émus.
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1 commentaire:

  1. Scéance boucherie avec photo à l'appui... qui étai le photographe ??

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