dimanche 22 juillet 2012

Et quand on va vers l’intérieur de l’île, … il pleut ! 16 au 18 juillet


Et oui, les nuages s’accrochent aux volcans du centre de Flores et notre choix de partir vers la montagne ne s’avèrera pas le plus malin…
Notre petit bus public monte très raide au-dessus des extra- ordinaires paysages de Labuan Bajo, nous laissant apercevoir une dernière fois l’archipel de Komodo.

Au bout de quatre heures, nous atteignons Ruteng, petite bourgade soit-disant merveilleusement nichée dans son écrin de volcans et de rizières en terrasses, mais là, on n’y voit déjà plus rien !
1er dîner chez les manggaraï
On vous dit que c'est kitch...
Comme la haute saison a sérieusement commencé, nous échouons dans le seul hôtel dans lequel il reste des chambres… Le Rima est un véritable labyrinthe de bois, le peu de déco y est kitchissime, les sanitaires sont communs à l’ensemble des chambres et il ne faut pas regarder leur propreté de trop près. Basta, ça n’est que pour une nuit ; l’important, c’est de ne pas oublier de demander des couvertures, car nous sommes à 1100 m d’altitude et les nuits sont fraîches !
On aime les couvertures bisounours !
Le lendemain, de bonne heure et de bonne humeur, croyant tous avoir fait le même rêve d’un mini-tremblement de terre à deux reprises, nous partons à scooter découvrir les environs de Ruteng par panorama toujours bouché. D’abord, nous n’avons pas rêvé et nous vérifions qu’il y a bien eu deux petites secousses qui ont fait vibrer quelques secondes la structure de bois du Rima ; ensuite, nous nous rendons dans un vieux village manggaraï (ethnie peuplant la région) pour nous faire patienter jusqu’au “clou” de la campagne : les rizières en toile d’araignée !
Les manggaraï les implantent encore ainsi en respect de leurs traditions ancestrales, chaque famille se voyant attribuer un “quartier” de terre à exploiter. C’est impressionnant et très graphique : jugez plutôt !
Les Manggaraïs sont animistes ... et catholiques :
voyez la Madone
Lambert, le chef du village de Ruteng Puu.
Les étonnantes rizières en toile d'araignée de Cancar.
Ryan nous offre le café après la balade.
Thibaud a trouvé son prochain métier : vacher !
Habitat de Flores
A la coopérative de cacao, café, girofle, noix de bétel ...
on nous offre un fagot de gousses de vanille.

La voiture pour Bajawa arrive avec une bonne heure de retard. Elle est conçue pour six sans bagages, mais, tidak apa apa (pas de problème), on s’y entasse à sept, les sacs et valises voyageant sur le toit. Severino, un fontionnaire du gouvernement, adorable comme tous les gens d’ici, nous régale de petits pains au sésame tous chauds.

A Bajawa, capitale du pays Ngada (une autre ethnie), nous nous offrons les chambres propres, l’eau chaude et les couettes moelleuses de l’hôtel “Happy, happy” et nous fréquentons le “Luca’s”, un vrai repaire de routards français où nous apprécions l’Arak (tord-boyau local). En effet, par ce froid humide, la Bintang ne nous tente plus.

Après quelques pourparlers houleux, le toujours sage Thierry réussit à convaincre sa famille rebelle qu’une voiture conviendrait mieux qu’un scooter sous les trombes d’eau et le brouillard de cette première matinée chez les Ngada. 
Nous n’aurons qu’à nous louer de ce choix judicieux car, outre le confort de sa voiture, Philippe, notre chauffeur, parle un très bon anglais et nous explique, visite de sa maison à l’appui, toutes les traditions animistes de son village.
Le coeur de la maison, dédié aux esprits
Le Christ côtoie les sculptures animistes du pas de porte.
La "Mama" de Philippe, 83 ans
Sur la route, les plantations de cacaoyers
Sacrées croyances que celles-ci, reposant sur des sacrifices rituels de poulets, chevaux, porcs ou buffles aux dieux de la montagne, de la forêt, des rizières… pour qu’ils soient bienveillants avec les membres de la famille ou de la communauté villageoise. Au centre de la grande esplanade, autour de laquelle se dressent les maisons à hauts toits - autrefois de chaume, aujourd’hui de tôle ondulée – on peut voir les lieux de sacrifices, abondamment badigeonnés du sang des animaux. Ils sont de deux sortes : en forme (phallique) de parasols de chaume pour symboliser la masculinité ; en forme de petites maisons de bois pour la féminité. Le nombre de binômes parasol-maisonnette représente le nombre de clans (familles) du village. Ouf, j’espère que vous y comprenez quelquechose, mais c’est vrai qu’il y a ici de quoi faire une thèse d’anthropologie !
Petit complement: les Ngadas sont organisés en société matriarcale; en clair, l’homme qui se marie devra offrir une somptueuse dot à sa fiancée (ou à sa soeur ainée) et aller habiter dans le clan de sa femme; Thierry se trouve chanceux de na pas avoir eu à subir ce sort.

L'épouse du propriétaire de la maison garde le chaume
Allez, fin du supplice de cet enseignement : regardez les photos et tout deviendra clair ! D’ailleurs, voici le cas concret du magnifique village de Bena, où la rénovation d’un des toits de chaume crée une belle animation malgré la pluie et la boue, et sur lequel nous nous attarderons encore plus longuement demain (à suivre…).
Restauration communautaire du toit
Chacun a son rôle précis : tressage du chaume,
des cordes en fibres de palmier, etc.
Nous nous sentons presque chez nous...
au milieu des villageois de Bena...
Johnny et Casimir nous invitent à revenir le lendemain.
Un repos bien mérité nous attend dans les sources chaudes de Soa, dont nous apprécions tous le massage naturel sous la cascade. Nous en revenons au coucher du soleil qui nous révèle enfin le paysage environnant et ses volcans parfaitement coniques. Il y a des étoiles dans le ciel ce soir : youpi ! Les esprits de la pluie et du beau temps ont dû écouter nos prières !

Au fait, le 18 Juillet, c'est quand même les 14 ans de Thibaud !
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2 commentaires:

  1. Bon anniversaire Thibaud !!!!

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  2. Salut !

    Nous nous sommes croisés le soir du 18 juillet à Bajawa, en Indonésie. Je viens tout juste de re-sortir mon carnet de voyage et tombe sur l'adresse de votre blog : chouette !
    Même si les baguettes et le saucisson ont l'air de vous avoir manqués, je pense que vous garderez des souvenirs exceptionnels de votre grand voyage !
    Félicitations d'avoir osé le faire en famille !
    Courage pour la reprise du train-train quotidien en France !
    Amélie
    amelie_mouton@yahoo.fr

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