JoJo, notre chauffeur “just a little bit anglophone”,
nous emmène dès 8H. dans sa voiture aux housses Snoopy vers la campagne de
l’Etat Mon; un vrai délice d’exotisme mais Edith & Thierry ont l’impression
que rien n’a changé en 16 ans, que tout
est resté figé et immobile ; dans les champs, les chars à boeufs tirent encore
des carioles en bois, le travail des cultures est uniquement manuel ; sur la route,
les moyens de transport sont archaïques et le train oscille car les rails sont
déformés ; les maisons sont en paille de bambou tressée ou au mieux, en bois.
La Thaïlande voisine semble 1000 fois plus développée et nous ressentons
vraiment la pauvreté.
Après 4H de route dans ces plaines, immense
grenier à riz, l’ascension vers notre hôtel est épique: entassés comme des
sardines sur les poutres en bois d’un camion antediluvien à 50 au lieu des 35
personnes officiellement autorisées, la route en épingle à cheveu grimpe
vraiment raide ou au contraire dévale à pic dans les vallées. Pas besoin
d’aller se faire des frayeurs dans un grand huit, nous avons trouvé mieux ! En
40mn. d’ascension, les occasions de hurler ou piquer des fous rires avec nos
voisines birmanes seront multiples; surtout que ces demoiselles ont un faible
pour Vincent aux côté de qui elles veulent absolument être photographiées.
Heureusement notre hôtel n’est pas loin du
terminus mais la pente est suffisament forte pour nous faire transpirer abondamment
; dans un resto couvert de bâches plastiques (Thierry se demande comment cela
se passe lors de la mousson …), le repas (1€/personne) ne sera pas magique mais
l’ambiance si : d’un côté des porteurs sont scotchés devant “Handcock”
sous-titré en Birman qui passe sur une télé vintage au cadre acajou; de
l’autre, des jeunes jouent à un billard de poche en bois.
En fin de journée, il nous reste ¾ d’heure
d’ascension bien raide pour nous approcher du Rocher d’Or (Mont Kyaitkyo); un
service de chaises à porteurs est même proposé.
Comme à Lourdes, d’innombrables
maisons-restos-magasin de souvenirs bordent le chemin. Mais ici, un spectacle
étonnant de la vie quotidienne dans ces contrées isolées s’offre à nous : sans
eau courante (portée à dos d’homme) et avec cuisine au feu de bois, mais toutes
les habitations ont la télé ; et surtout, ce qui frappera Edith, notre maître
ès-écologie familiale, l’omniprésence des déchets plastiques abandonnés dans la
nature.
Heureusement, grande chance : un coucher de
soleil splendide et inespéré illumine le rocher d’or et les visages des
centaines de pélerins qui ont fait l’effort de grimper jusqu’ici ; comme la
veille à Rangoon, la dévotion est immense avec en prime, des temples pour les
“nats” des esprits aux visages humains qu’il faut prier pour éviter tous les
malheurs possibles et imaginables ; ici règne un savant mélange entre
Bouddhisme et superstition.
Redescente vers notre hôtel pour savourer
notre premier repas de cuisine birmane et authentique avec sa spécialité : le
curry.
Inutile de vous dire qu’après
une telle journée de route inconfortable et de marche en pente raide, Thibaud
et Vincent s’écroulent dans leur lit avant 21H…
Ouaw ^^
RépondreSupprimerQue dire de plus !!