Nous entrons en Indonésie par l’extrême
Nord-Ouest de Sumatra, son “km zéro” est vraiment matérialisé dans cette petite
île (pulau) de Weh, où nous avons choisi de venir plonger. Si nous sommes
séduits par ce pays, nous le quitterons 5 000 km et 12 999 îles plus à l’Est…
L’avion de KL attérit à Banda Aceh. Ce nom
vous rappelle quelque chose ? C’est là que le tsunami de décembre 2004
frappa le plus fort, faisant plus de 60 000 victimes dans cette seule ville. A
première vue, rien ne peut laisser imaginer ce qui s’est passé il y a moins de 8 ans et
nous nous gardons bien, par pudeur, d’évoquer ce souvenir cruel. Mais il est
dans la tête de tous : dans celle de Ismawardy, par exemple, qui travaille pour les
Nations Unies, et raconte très simplement qu’il est le seul survivant de sa
famille ; dans celle de Deny, l’opticien rappelé d’Australie par sa famille
balinaise et qui s’est immédiatement mis au service de l’ONG Helen Keller.
Pas drôle, le destin de cette région vu par
les touristes, car, en plus, elle milite depuis toujours pour le séparatisme
musulman, et la loi de la charia y
sévit ; les accords de paix datent de 2005, mais l'arrêt des meurtres sauvages contre les représentants de l'état de quelques mois seulement.
Nous rencontrons ces indonésiens dans le
“slow boat” qui nous conduit à Pulau Weh en deux heures. Il a dû en faire des
traversées, le rafiot, car il est loin d’être pimpant : il y a longtemps que
l’on ne s’assied plus au siège qui nous a été affecté sur le billet et il y a
même à bord une fontaine aux ablutions, où tout le monde se lave les pieds et
laisse ses savates, ainsi qu’une salle de prière où la direction de La Mecque
est donnée par une boussole… Authentique !
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Avec Deny (vous en saurez plus au prochain épisode) |
Nous arrivons à Weh en plein grain tropical.
Heureu- sement, Deny nous propose de nous entasser dans sa voiture pour nous
emmener vers la destination que nous avons choisi, à au moins 30 km du port.
Ainsi sortons-nous du ferry au sec avec un premier ami indonésien.
Nous allons
rester 3 jours au Lumba Lumba (dauphin en indonésien) Diving Center. Nous
avons un grand bungalow super confortable dans un cadre naturel exceptionnel
: mer d'un côté, jungle de l'autre. Le soir et en début de nuit, les insectes,
les geckos et les grenouilles nous donnent un concert d'une grande qualité
acoustique.
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Sur les fenêtres du 1er étage, la ligne blanche marque
la hauteur d'eau lors du Tsunami de 2004. |
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Booty, la mascotte du centre de plongée |
Ce jeudi
matin, les grandes feuilles de la végétation tropicale s’égouttent et le vent
d’Est agite les voiles de coton devant les baies vitrées. Dommage, ce temps, alors
que nous devons plonger sur "le plus beau spot" de Pulau Weh (c'est
peut-être même l'un des plus beaux d'Indonésie, voire du monde, disent les serial divers
!!!).
Ca n’est pas une averse qui va tout faire cafouiller,
mais la tradition locale : un gars du coin que l'on enterre au patelin d'à-côté
et interdit de faire quitter son ancre au moindre bateau tant que la cérémonie
n'est pas achevée ! On respecte.
Le centre propose un palliatif aux palanquées déçues sous
forme d'une petite plongée sur le récif "maison", celui où on va à
pied, qui n'est pas profond et où on voit rien, c'est sûr... Thierry
préfèrerait même rester sur la plage, mais on se dit que quitte à crever de
chaud dans sa combinaison, autant que ça soit dans l'eau.
Et bien, cette plongée pour laquelle on aurait pas donné 1 rupiah,
c'est peut-être une des plus belles que l'on ait faite à 12 m depuis longtemps
: peu de coraux, certes, mais des poissons lion et scorpions innombrables et de
toutes les couleurs, des triggerfish Titan énormes et gloutons, des murènes
vertes, tachetées, des poissons clown dans leur anémone rose fluorescente, des bébés poissons par milliers... Bref, un régal !
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poisson scorpion |
L’autochtone une fois inhumé dans les
règles, à force de supplications, et malgré un vent très fort qui promet une
mer agitée, nous partons quand même l’après midi pour le fameux site… On n’entend pas une
mouche voler sur le bateau quand nous découvrons le courant dément qui assaille
la patate autour de laquelle nous allons être largués. Il y a du stress dans
l’air au point que les moniteurs nous demandent de confirmer notre ok pour
plonger ; il y a aussi de l’inconscience dans l’air, puisque nous disons
oui.
Une fois à 22m en-dessous, Edith palme en
vain et s’accroche à la main de son très mince moniteur en espérant qu’il soit
très très costaud sous peine d’être emportée au diable comme un fétu de plancton.
Nous nous avouerons nous être demandés comment nos enfants allaient résister à
ce chaos… Quand on peut, on agrippe un tesson de corail sans s’apercevoir qu’il
nous déchire les doigts. Y’a urgence ! Le masque nous vibre autour de la tête,
menaçant de s’éjecter et, à ce rythme de fou, on pompe un maximum d’air.
Récupérés à bord, nous nous apercevons que la seule palanquée encore dans l’eau
est celle de Thibaud et Vincent. Bien qu’on nous affirme qu’ils soient descendus
longtemps après tout le monde, c’est un quart d’heure sacrément angoissant que
les parents vivront avant de voir faire surface au loin les trois petites
têtes. Finalement, leur moniteur a opté pour une stratégie plus prudente (on
lui en est reconnaissant…) et c’est eux qui auront eu la meilleure plongée ;
ils ont même vu des requins ! Thierry, qui attendait tant de ce spot avoue
n’avoir jamais vécu une immersion aussi stressante et sportive.
Entre les plongées, nous découvrons l'île de Weh en scooter:
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Pour aller au Km 0, rencontre avec un scooter digne de Mad Max ... |
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qui fume mais qui roule ! |
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Panorama depuis le Km 0 |
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chantier naval |
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pêcheur au harpon de la côte Est de l'île |
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on arrive à la cascade ... |
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... par des chemins de cascadeurs ! |
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La mangrove au détour d'une baie isolée |
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