jeudi 21 juin 2012

Au pays des patates… 16 & 17 juin


Le pays des patates, c’est le plateau de Dieng, mais nous y reviendrons plus tard, car, avant de nous y rendre, nous explorons un peu Yogya…
Visite du Kraton ou palais du Sultan : il s’agit en fait d’un quartier de 25 000 âmes enclos dans plusieurs enceintes blanchies à la chaux. La partie palais présente assez peu d’intérêt, si ce n’est le spectacle quotidien d’un art traditionnel javanais. Aujourd’hui samedi, c’est “Warang kulit”, c’est à dire théatre d’ombre. La pièce dure deux heures, mais les marionnettes ont beau être magnifiques et la mise en scène grandiose avec son orchestre de gamelan, ses chanteuses et son conteur, c’est un peu statique tout ça et nous capitulons au bout d’un quart d’heure… La culture c’est pas le fort de la famille – cf Melbourne en nov. 2011.
Côté public et côté scène.
Non, ce qui séduit, au Kraton, c’est le labyrinthe de minuscules venelles séparant de petites maisons basses aux toits de tuiles, des jardinets, des ateliers d’artisans. C’est aussi le “Chateau d’eau”, anciens thermes du Sultan qui n’ont pas résisté au dernier tremblement de terre, mais dont les piscines ont été restaurées. C’est enfin l’ “Alun Alun” (place) du Sud, qui s’anime le soir d’un défilé populaire de rosalies illuminées, de carioles à cheval, de nombreuses gargottes et d’amoureux qui passent les yeux bandés entre ses deux banians séculaires pour se garantir du bonheur.
Fabrication des marionnettes en cuir de buffle.

L'alun-alun de jour...
... et de nuit, c'est la fête !
Les tampons d'impression des batiks.
On finirait bien la soirée là, mais c’est pas tout ça : Laurence nous attend pour fêter son anniversaire avec son frère et sa soeur qui arrivent de France pour trois semaines et ont apporté dans leur sac à dos… Une bouteille de Champagne et du vieux Comté affiné !!! Après tant de mois de sevrage, c’est “la Sainte Vierge en culotte de velours”…

Dimanche, départ à l’aube – on en oublie la fête des Pères – pour le plateau de Dieng, la “demeure des Dieux”. Le trajet dure trois heures, mais la route de montagne est si belle, entre les rizières vert fluo, la jungle, les cacaoyers, les papayers, et entrecoupée de “fêtes au village” avec processions bruyantes et colorées, que nous ne nous ennuyons pas une minute.

Quant au paysage qui nous attend à l’arrivée, il est tout simplement à couper le souffle. Les flancs des grands volcans  culminant à plus de 2 000 m sont occupés à 100% par des cultures maraîchères en terrasses, notamment des pommes de terre. La terre est certainement fertile, mais nous ne doutons pas, vu les effluves ambiants, que les engrais et pesticides aident à améliorer la production…
En revanche, c’est époustouflant de penser que le travail sur ces parcelles est seulement manuel, aucune mécanisation  n’étant possible avec une telle pente et si peu de surface à chaque niveau. D’ailleurs, dimanche ou pas, tout le monde est dans les champs, protégé du soleil par le fameux chapeau conique.


Le plateau lui-même est une vaste caldeira marécageuse qui abrita un jour (à partir du VIIIème siècle) des centaines de temples bouddhistes, dont ne subsistent que de rares vestiges. Le volcanisme, lui, reste actif : au bord du cratère fumant remplie de boue bouillante ou près du lac soufré aux eaux turquoise laiteux, nous nous remémorons Rotorua (oct. 2011-New Zealand).
L’air est délicieusement frais, les petites marchandes de pomme de terre nous invitent à déguster des assiettes de frites épluchées, coupées et rissolées “maison”, dont nous nous régalons, il y a des touristes indonésiens partout qui rient et veulent tous être en photo avec nous... Un vrai dimanche “à la campagne” !

C'est l'hystérie chez les filles !

Trois heures plus loin nous retrouvons Yogya et nos amis pour la dernière soirée. Nous avons des envies de canard (bebek) que nous satisfaisons dans un petit restaurant de rue. Nous sommes un peu tristes de quitter des gens d’une telle gentillesse et avec qui nous partageons beaucoup de points de vue, mais comme on va tous à Bali après Java, tout espoir n’est pas perdu…

.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire