samedi 9 juin 2012

Berastagi, ses volcans et la pluie… 7 au 9 juin


La météo se gâte dès notre départ du Lac Toba. Andy, le chauffeur du minibus râle un peu de nous conduire à Berastagi le jour où il devrait être en congé, mais c’est son problème ! Notre route serpente au milieu des plantations de café le long du lac Toba et Andy consent quand même à nous arrêter voir une ancienne demeure de roi batak et une spectaculaire cascade de 120m. Nous admirons là le dernier point de vue sur l’immense lac et finissons par lui tourner le dos pour le pays des Karo, une autre tribu batak.

Partout des caféiers, dont les fleurs sont si parfumées
Pas mal la maison du roi Batak !

Chute de Spiso spiso (120m.)
Laide et sale...
Berastagi est une ville très laide, que le ciel gris et bas n’aide pas à apprécier. Bien que nous ne les voyions pas, elle est coincée entre 2 volcans de plus de 2000 m, dont l’un s’est réveillé il y a 2 ans et elle est censée être l’endroit privilégié de villégiature des médanais… Bon. Nous logeons à la guesthouse Wisma Sibayak, dont nous nous rappellerons longtemps les thés chauds, les crêpes au chocolat, la seule douche chaude commune et les soirées cocooning devant un bon film sous les couettes épaisses tant nous avons froid et tant c’est humide à 1 400 m d’altitude. Nous nous rappellerons aussi, pour la 1ère fois, des toilettes sans chasse d’eau : ici, on puise avec une casserole dans un grand réservoir…
il fait froid à Berastagi...
les marchandes de fleurs ont leur brasero.
Fruits et légumes...
sont les productions principales du pays Batak.
Vous voyez bien qu'il fait froid...
et que c'est sale !
Pour une bonne chique, les ingrédients : noix d'arec, tabac & feuilles
on assemble le tout...
et on déguste. Humm, excellent !
église Karo
spécialité locale : les balades à cheval
L’activité phare de Berastagi est l’ascension d’un des volcans : nous choisissons le Sibayak parce que c’est plus facile et qu’on peut monter sans guide. L’accès au point de départ de la rando se fait en “bemo”, c’est-à-dire, l’un des innombrables minibus publics où l’on s’entasse ici ; normalement on connaît sa direction à la couleur du bus, mais ça cafouille parfois tellement il y a de véhicules… Pour nous, c’est pas compliqué : c’est un vert avec marqué KAMA dessus. Il règne là-dedans une ambiance insensée grâce à la mini-télé qui diffuse à plein tube des danses traditionnelles musulmanes.
Ensuite, nous cheminerons deux heures dans les nuages et la pluie vers le cratère. On devinera celui-ci au sifflement de cocotte-minute qu’émettent les fumerolles bien actives et réussirons même à descendre au fond en louvoyant entre les bouches soufrées et brûlantes.
Ascension n°1: humide & brumeuse !
ça commence à s'arranger
Evidemment, c’est sur le chemin du retour que le ciel se dégage d’un seul coup et que nous découvrons enfin la physionomie du volcan Sibayak et du chemin qui nous a conduit jusqu’à lui. C’est trop bête, non ? Qu’est-ce-qu’on fait ? On recommence demain si l’amélioration se confirme ? Ou on remonte maintenant avant d’être trop bas ou que les nuages ne reviennent ? Allez, après une rapide enquête, l’avis familial est : demi-tour ! Nous ne regretterons pas ce choix.
Ascension n°2 : c'est quand même mieux, non ?
Comme nous avons encore un jour à passer à Berastagi, nous nous adonnons à la deuxième activité conseillée : la visite des villages batak karo des environs. Lingga est le plus célèbre, vanté par tous les guides pour sa trentaine de maisons traditionnelles encore habitées… Nous nous y rendons en bémo ; nous n’y croisons pas un touriste, mais Anta, un jeune lycéen de 16 ans rencontré dans le bus se propose d’être notre guide.

Il n’aura pas un gros boulot, vu qu’il ne doit rester debout que quatre ou cinq maisons d’architecture karo, les autres étant entrain de s’écrouler ou sous forme de tas de gravats d’où émerge le chaume de palme caractéristique. Anta nous explique que le gouvernement indonésien n’accorde aucune subvention à la restauration de ces villages et, à voir vivre – assez pauvrement - les habitants de Lingga, nous comprenons bien qu’ils ne peuvent la prendre en charge eux mêmes.

cuisine de gargotte Karo
Le tour du village est vite fait, mais comme tout le monde a faim, nous invitons Anta à déjeuner dans un restaurant de son choix, où nous pourrons goûter une spécialité de la cuisine karo: le tasak telu. Dans la gargotte, le déjeuner est très sympathique : Anta, fils de paysan producteur de café, fruits et légumes, veut devenir médecin. Il est très lucide sur les carences d’éducation et les conséquences désastreuses de la corruption en Indonésie. Il est sérieux et veut travailler dur pour réussir, même s’il ne compte pas partir plus loin que Medan, ou Jakarta peut-être, pour exercer. Un jeune apprenti chauffeur de camion de 21 ans, qui déjeune avec son boss à la table voisine, tourne sa chaise pour participer à notre conversation et pratiquer un peu l’anglais. Finalement, cette visite touristique décevante aura pris un tour bien convivial !
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