mardi 22 mai 2012

Bornéo, île des “coupeurs de tête” et Kuching, ville des “chats”… 18 au 20 mai


Nous avons presque eu “la larme à l’oeil” en quittant Tioman et les pensionnaires du Minang Cove, devenus des copains. A Mersing, débarcadère du ferry en retard d’1h30 (c’est l’Asie !), où nous passons la nuit, nous hésitons longuement sur le chemin à suivre pour Bornéo… En vue de prendre l’avion pour Kuching, allons-nous faire 6 heures de bus vers le Nord-Ouest pour Kuala Lumpur ou partir 200km au Sud pour Johor Bahru (dites JB, presque Singapour) ?

Nous aurons donc la soirée pour explorer cette surprenante bourgade très chinoise: ici les commerces ferment à 22H.- contre 17H partout ailleurs sur la côte Est –les supermarchés et vendeurs de téléphonie mobile sont à touche-touche dans des rues sans âme; heureusement nous dénichons une gargotte indienne dont l’équipe sympathique semble étonnée de voir des occidentaux s’arrêter à leur table: excellent et copieux diner familial, le tout pour 8€; et le lendemain, régal aussi au petit déjeuner (roti canaï) pour 4€; amis restaurateurs Français, je ne sais pas si ces prix au ras des paquerettes sont liés à la baisse de la TVA !
Finalement, nous optimisons en optant pour un taxi vers l’aéroport de Johor Bahru ! Après 1H1/2 de vol, nous atteignons Bornéo.
Au grand étonnement de Thierry, l’aéroport de Kuching n’est pas une hutte en rondins et le comité d’accueil n’a rien d’une assemblée sauvage de chasseurs tatoués demi-nus armés de sarbacanes mélés à des orang-outans au poil roux…  Et non, Bornéo ne ressemble en rien à un poster d’agence de voyage vantant la profondeur de la jungle et l’authenticité de ses tribus iban, penan, bidayuh… et Kuching est même un grand village hyper moderne de 600 OOO habitants !!!
 D’ailleurs, Kuching, capitale de l’état de Sarawak, signifie en malais “chat”. La bestiole est donc à l’honneur, à laquelle on a dédié des statues et un musée.
Ces données intégrées, nous arpentons la voie sur berge de la rivière Sarawak bordée d’immenses hôtels de chaînes internationales, du Chinatown local et de quelques bâtiments coloniaux édifiés sous le règne d’un anglais fantasque et mégalo qui s’était proclamé “Rajah blanc” de l’état au XIXème siècle. Il est bien agréable de s’y balader et d’y boire un verre “sans alcool” en  admirant les jonques traditionnelles dans le coucher du soleil.
Nous logeons dans la mansarde d’un hôtel “petit budget”, d’où nous imaginons chaque jour un itinéraire différent.
Ainsi, nous irons voir les orang-outans quasi-sauvages d’un centre de réhabilitation de l’espèce. Grande chance à l’heure de la distribution de bananes et de noix de coco, la moitié de la tribu nous présente une vraie demonstration d’acrobatie dans les lianes, tout en balançant allègrement leur quintal.

N'ont-ils pas l'air humain ?
Une mère & son petit se sont écartés de l'espace réglementaire,
nous en profitons
Tout le monde sous le même toit ...
Nous découvrirons comment des villageois de l’ethnie Bidayuh vivent encore dans une “longhouse”, système d’habitation collectif traditionnel, ou chacun possède des appartements mais prête ses bras aux repas et aux taches communes.

... et à la même table.
Sèchage du fameux poivre de Sarawak
Et nous passerons un dimanche “au bord de l’eau” avec croisière sur la rivière et
l’incontournable marché du week-end.


Que n'a-t-on encore jamais vu sur les marchés d'Asie ?
Des fougères à poêler,
Des méduses pour sushi,
des coeurs de cocotiers pour la soupe,
Des petits lots de légumes et de poissons si bien rangés.
Cantine à 2 sous le midi ...
Comme nous avons économisé sur le logement, let’s go pour se lâcher dans un resto branché, car Bornéo, c’est aussi branché, totalement loufoque mais excellent et dont les assiettes ont le diamètre d’une bassine; en sortant dans la rue, nous avons envie de chanter “j’ai la peau du ventre bien tendue, merci petit petit Jésus” (voir pourquoi au paragraphe suivant).
... Le "Junk", branché, le soir.
Le Sarawak a une physionomie différente des états de la péninsule malaise :  seul, un tiers de la population est musulman, la proportion de chinois qui tiennent le commerce est très importante, mais ce sont les chrétiens qui sont ici majoritaires. Du coup les parents envisagent d’aller à l’office du Dimanche à la Cathédrale; mais l’envie des enfants n’est pas très prononcée et la messe de 10H. est … en chinois; donc nous renonçons !


Coupeur de tête reconverti.
Kuching s’est étendue assez récemment et s’entoure d’immenses banlieues industrielles ou commerciales. Pendant que nous y résidons se tient même une convention des femmes chefs d’entreprise de Malaisie dans un gigantesque palais des congrès à l’architecture futuriste. On est loin des “coupeurs de têtes”, pratique rituelle de prestige et d’honneur interdite depuis le début du XXème siècle ! Ah, c’est vrai, on a quand même vu une poussièreuse pyramide de crânes dans la longhouse, témoignage du passé oblige ! L’histoire ne dit pas s’il s’agit de crânes de guerriers d’une tribu ennemie ou celle de Japonais, les Anglais ayant judicieusement ré-introduit cette pratique contre l’envahisseur nippon en 1942…

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