mercredi 21 mars 2012

Un tour dans le Nord 2 : de Nong Khiaw à Phonsavan… 19, 20 & 21 mars



Pour éviter l’étape du retour dans une ville sans charme, nous avions négocié avec Leng de nous arrêter un peu plus au Sud, à Nong Khiaw, au bord de la jolie rivière Nam Ou, là où elle est bordée d’impressionnantes falaises karstiques. Du coup, nous avons dû voyager sept heures et sommes arrivés trop tard pour admirer le fameux paysage. Apparemment, l’endroit est très touristique, car toutes les guesthouses les mieux situées affichaient complet et nous avons dû nous rabattre sur le second choix...
Ce  matin, grosse déception : un brouillard épais stagne sur la rivière et des routards français nous laissent entendre qu’il ne se lèvera pas avant midi alors que nous quittons le coin à… 10H !  Tout le monde adresse une petite prière à Bouddha, Edith croit toujours en sa bonne étoile et…  Miracle ! Le brouillard est déchiré par le soleil bien avant que nous ne retrouvions Leng pour le départ.

Les champs de tabac
Notre route repasse par Luang Prabang, où nous apprécions un dernier déjeuner sur une terrasse ombragée au bord du Mékong. Nous attaquons ensuite pour plusieurs heures une route de montagne escarpée, bordée de part et d’autre de paysages en contrebas qui doivent  être grandioses, mais sont hélas complêtement brouillés par la brume de chaleur et la fumée dense des brûlis. 

 

Cette nuit, nous dormirons en altitude, dans un village et quasiment chez l’habitant – un cousin de Leng qui gère une guesthouse et un restaurant plutôt “roots”. La “chambre” ne ferme pas et accueille quelques blattes, la douche ne fait qu’une avec les WC “à la chinoise” (c’est à dire à peu de chose près “à la turque”,mais 10.000km plus à l’Est) et sert aux hôtes comme aux clients, la cuisine de campagne est bien grasse… C’est épique, mais il y a une belle vue sur la montagne, un souffle de vent frais très agréable et nous dormirons bien.

Lendemain. La route 13 continue de serpenter sur les lignes de crêtes, traversant des villages perchés et de spectaculaires vallées, que les laos déforestent méthodiquement (quel gâchis !). Malgré ces paysages, nous commençons tous les quatre à être fatigués par toutes ces heures en voiture : un signe alarmant, nous perdons l’appêtit et même la BeerLao bien fraîche ne ravive plus l’éclat de notre oeil…

Grenouilles & mini zoziaux grillés, ça vous dit ?

Phonsavan. Après l’inconfort de la veille, nous rêvons d’un hôtel, un vrai, et de nourriture un peu moins extrême et… nous nous l’offrons ! Phonsavan est la capitale de la province de Xieng Khouang ; Ca ne vous dit rien, évidemment ; à nous non plus avant d’en découvrir l’effroyable histoire. Cette région a été la plus bombardée du monde entier et de tous les temps pendant la guerre du Vietnam alors que, tenez-vous bien, le Laos était un état officiellement neutre ! Un petit musée nous apprend que les américains et les vietnamiens ont balancé là la modeste quantité de 2 millions de tonnes de bombes, dont 30% n’ont pas explosé et constituent encore un risque quotidien pour les civils, essentiellement agriculteurs. Il projette aussi des films choc.
les bombies
 Celui que nous voyons ce soir nous laissera bouleversés, il commence ainsi “On a tous entendu parler des conséquences désastreuses des guerres au Vietnam et au Cambodge. Qui a jamais entendu parler de la guerre “secrète” au Laos ?” ; il montre quel tribut paye aujourd’hui la population laotienne : retard au développement, nombreuses victimes 40 ans après le conflit, refus des Etats Unis d’admettre la moindre responsabilité…
Les laos ont le sens de la dérision...

Heureusement, les volontaires du MAG (Mines Adversory Group)  sont là, essayant, à pas de fourmi, de débarrasser leur terre de tous les matériels explosifs qu’elle contient encore pour que les fermiers n’aillent plus cultiver leurs rizières la peur au ventre et que les enfants puissent jouer avec autre chose que ces “bombies” à l’innocente apparence de balles de tennis ; en fait les bombies sont des bombes à fragmentation qui tuent encore un civil par jour. Ils font un boulot remarquable. Si vous voulez les aider, n’hésitez pas !

Phonsavan, c’est aussi la mystérieuse “Plaine des Jarres” : énormes monolithes de grès évidés disséminés dans la campagne creusée de cratères de bombes ; ils auraient servi de sarcophages à l’âge du fer. C’est aussi Muang Khoun, l’ancienne capitale au milieu des rizières, tellement bombardée qu’elle a dû être abandonnée en 1975 au profit justement de Phonsavan. Là, les belles maisons de bois ont une architecture différente et les villageois nous accueillent chaleureusement.


galettes de riz, matière première des nouilles pour la soupe 
Ce qui reste du plus grand temple de Muang Khoum, bombardé
Les villageois nous invitent pour l'apéritif...
ici, un volontaire du MAG
... On partage l'alcool de riz.
Ici, tout se recycle : on lave les Pampers pour un nouvel usage !
On a hésité à adopter un petit laotien...
On a choisi des chiots !


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2 commentaires:

  1. Maud et Mathieu3 avril 2012 à 14:45

    Mentions spéciales pour :
    1/ les pampaers recyclée, il fallait y penser !!
    2/ la dernière photo qui est tout simplement splendide.

    Bises Levalloisiennes

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  2. ET l'apéro, c'était des mojitos ?? On dirait des feuilles de menthe sur la photo !!

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