Notre première guesthouse est idéalement
située en plein quartier historique à deux pas de la rive du Mékong. Bon, ok,
les chambres sont petites et sombres, mais elles n’ont pas l’air infestées
d’insectes, et lorsque l’on est assis sur la terrasse, on se croirait dans un
village de champagne, avec le bruit des gékos (petits lézards mangeurs de
moustiques).
C’est que Luang Prabang est
particulièrement calme (trop pour Thibaud !) et inspire la sérénité.
Comme il y a peu de circulation, c’est à
vélo que nous partons durant quatre jours à la découverte des innombrables Vats
(temple et monastères) aux noms inprononçables mais d’une grande splendeur
rouge et or ; lors des arrêts, nous écoutons les prières chantées des moines
novices qui se répondent d’un monastère à l’autre, en humant les frangipaniers
qui agrémentent les jardins de “curé”.
Les rues sont bordées de grands cocotiers
qui se balancent doucement au milieu des belles maisons de bois. Parfois
l’architecture des bâtiments officiels rappelle l’époque coloniale ; d’ailleurs
les libellés des panneaux sont souvent inscrits en Lao et Français et on trouve
ici quelques boulangeries et des
baguettes.
Tout est ici joli et raffiné, à l’instar de
l’éphémère marché de nuit : chaque soir les vendeuses accompagnées de leurs
enfants s’installent sous ses tentes au milieu de la rue principale; elles
offrent un choix très plaisant de tissus, de peintures et d’autres productions
artisanales nettement plus authentique qu’au Night Bazaar de Chiang Maï
(Thaîlande).
Au cours de la balade en bateau sur le
Mékong jusqu’aux grottes Pak Ou, nous observons la vie qui s’articule autour de
ce fleuve légendaire, dont Edith rêvait de connaître l’atmosphère
“durrassienne” : des villages d’agriculteurs, quelques pêcheurs et même des
chercheurs d’or. Le tout au milieu de mornes karstique, baigné d’odeur de brulis et traversé par des
ponts en bambou.
Dans cette bourgade inscrite au Patrimoine
Mondial de l’Unesco chacun d’entre nous vit des moments de pur bonheur.
Chaque matin, vers 6h30, Thierry part
suivre le Tak Bat, le long défilé silencieux de bonzes qui collectent pieds nus
les offrandes (riz gluant, fruits) auprès de la population. Ces mêmes moines
qui, après leurs prières, leur repas et un coup d’oeil à leur téléphone
portable, iront restaurer les temples.
Edith apprécie le BeerLao qui accompagne si
bien la cuisine locale (fondue laotienne) qu’elle expérimente avec plus de
plaisir que le reste de la famille; elle s’éclate au musée des costumes
traditionnels et à jouer à Tarzan avec ses garçons dans les chutes d’eau Kuang Si ; mais elle est frustrée de
faire du shopping avec ses yeux uniquement…
Vincent adore le bain chaud aux herbes et
plantes naturelles qui le soulage sensiblement de la poussée de bouton qui
couvre tout son corps, réaction allergique à une cause non identifiée;
l’adorable patron de la fabuleuse Khoum Xieng Thong Guestouse prend soin de lui
comme de son fils.
Avant de tester la “médecine” lao, nous
étions quand même passés par l’hôpital, où – notre statut de touriste ou notre
impossibilité à communiquer avec le personnel nous ont-ils aidés à arriver
avant tout le monde devant le médecin ? – une jeune dermatologue nous avait
déjà prescrit un traitement. Ce dernier se récupère sur place à la sortie de la
consultation : on nous distribute le nombre exact de comprimé dans un petit sac
en plastique…
Le dos de Vincent: comptez les pustules ! |
Thibaud passe des heures complices en
compagnie des novices du monastère qui jouxte notre hotel; il communique en
anglais et apprend ses premières phrases de Lao; ces moments de répit récompensent
ses efforts sur sa scolarité qui lui mangent beaucoup de temps (Latin, maths et
technologie).
Ah j’oubliais ! Après le Baht Thaïlandais,
la monnaie du Laos est le Kip et il en faut 10.000 pour 1€, ce qui fait des
portefeuilles bien gonflés sachant que la plus grande coupure est de 50.000
Kip; on se sent riche au distributeur quand on retire 1 million de kips (100€) …
L'orage (Thibaud et Vincent, rédacteurs) :
"Le calme avant la tempête" En allant dîner sur l'autre rive, rien ne nous laissait présager la suite... |
Voyant des éclairs, nous nous dépêchons de quitter le restaurant et de traverser le pont en bambou vers nos vélos. Alors que nous pédalons, une bourrasque de poussière arrive sur nous en faisant tomber les panneaux et balayant les feuilles mortes. Après le vent, c'est l'orage avec tonnerre et trombes d'eau... Vincent descend du porte bagage pour sprinter à côté des vélos. La grosse douche nous aura rafraîchis... Nous arrivons à la guesthouse,tous sains et saufs, complètement trempés et un peu stressés, car la tempête était très forte.
Le lendemain à 7H, quand les parents sortiront, ils verront les riverains armés de balais dégager les feuilles et les branches qui jonchent les rues. L’orage aura vraiment été inattendu et très en avance sur la saison des pluies, mais il ne faudra pas longtemps avant qu’il n’en reste plus aucune trace.
Le lendemain à 7H, quand les parents sortiront, ils verront les riverains armés de balais dégager les feuilles et les branches qui jonchent les rues. L’orage aura vraiment été inattendu et très en avance sur la saison des pluies, mais il ne faudra pas longtemps avant qu’il n’en reste plus aucune trace.
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