La croisière Perama qui devait nous emmener vers l’Est jusqu’à
l’île de Flores, réservée il y a trois mois avec la famille Pagès, a été
annulée à 2 reprises pour cause d’avis de coup de vent en Mer de Chine. Et
cette liaison directe de 500km par avion n’existe pas ; qu’à cela ne tienne,
nous tenterons l’aventure en Bus+Ferry, pour 30€ tout compris par personne. A
ce prix si dérisoire, nous nous interrogeons sur ce qui va nous arriver :
arnaque, abandon en pleine mer, … ???
Que nenni, nous allons vivre une aventure épique, pleine de
rebondissements et de rencontres sympathiques dont voici le récit :
Kawi nous emmène en minivan dans la grande ville de l’île de
Lombok, Mataram ; il nous dépose au beau milieu des échoppes de réparateurs de
scooters où quelqu’un doit venir nous chercher dans ¼ d’heure pour nous
transférer vers la gare principale des bus. En fait, nous y attendrons 2
heures, rencontrerons Chistophe, Belge d’origine Sud-Africaine, célibataire de
51 ans, qui alterne voyage et travail tous les 2 ans ;
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Epices, légumes secs, |
13h30 : transfert, non sans avoir payé 50 000 Rp pr supplément de bagages : en fait, un peu de beurre dans les épinards du chauffeur car rien ne justifie ce “racket”. Le bus doit partir à 16h… nous avons le temps de faire le marché : pains de sucre de palme, pâte de poisson, sacs d’oignons ou de piments, tout y est pour nous réjouir les yeux et les papilles au milieu des marchandes surprises de nous voir là.
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pains de sucre de palme, |
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pains de pâte de poisson |
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viande fraîche premier choix |
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tout ce qui "emporte" la gueule |
16h30 : le bus Surabaya Indah, officiellement exclu- sivement pour
touristes (!!!) quitte Mataram. Why late ? Réparation de dernière minute + braderie
des places qui restent pour remplir le bus. Odeur de gas oil, toilettes
inaccessibles à cause de tous les sacs et cartons entassés par les locaux,
climatisation trop froide ; mais bon, on a un vrai siège et pas un tabouret
dans l’allée central.
18h30 : arrivée au terminal du ferry. Une rumeur court :
nous devons attendre 2 heures ou peut être 4… Nous nous égayons dans les
nombreuses warung et décidons de dîner pour tuer le temps. Pas la peine de
compter sur un apéro, il n’y a pas la moindre bouteille ou canette de bière Bintang
en plein univers musulman. Rencontre avec Anne-Marie & Stéphanie deux
routardes du Nord de notre beau pays.
19h30 : ça bavarde beaucoup et, finalement, quand on cherche
à regagner le bus, il a disparu ! Nous comprenons qu’il est déjà dans le ferry
prêt à appareiller; Nous y montons in extremis pour 2h de traversée entre
Lombok et Sumbawa ; déjà plus de 3h. de retard sur le planning prévu !
0h19 : réveil en plein sommeil pour un repas type “réveillon
au resto du Coeur” dans un warung (mini resto) perdu au milieu de nulle part ;
mais ce diner est gratuit, il était inclus dans le prix global du billet ! Nos
enfants dorment à poings fermés alors que certains indonésiens crachent leurs
tripes pour cause de mal des transports ; et que la télé passe en boucle des DVD
de karaoké indonésien, ringards à souhait et bruyants…Ambiance !
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Vincent l'affirme : "je ne dors jamais dans le bus" |
6h du matin : changement de bus à Bima pour bus local, c’est
à dire avec les passagers qui fument leur kretek, la cigarette au clou de
girofle ; arrivée à Sapé vers 8H30, juste à temps pour prendre le ferry entre
Sumbawa et Flores. Thierry, placé derrière la vitre à côté du conducteur
profite bien de la superbe route de montagne avec vue sur le rizières. Grande
hésitation sur l’horaire de départ : le ferry de 9H est annulé ; mais quand
partira-t-on : cet après-midi, ce soir ou demain ? L’ambiance reste bonne, même
pour le père, d’habitude si anxieux.
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1er café à Sapé... (Stéphanie, Christophe) |
Partant sur l’hypothèse non vérifiable d’un ferry vers 17h.
le soir même, toute la bande de frenchies se cotise pour s’offrir une chambre
“budget” unique afin d’y stocker les bagages ; Anne-Marie et Stéphanie qui
n’ont pas pu fermer l’oeil de la nuit dans le bus, y font la sieste, ainsi que
Vincent.
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Vue de notre chambre commune (côté rue)... |
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L'embarcadère commence là... |
Un cidomo (cariole à cheval) emmène les 3 autres membres de
la famille, ainsi que Christophe, au marché de Sapé, très authentique ;
d’ailleurs, les marchandes voilées rient beaucoup en voyant ces touristes
égarés.
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Achat massif de tongs,
les nôtres sont vraiment usées |
Il fait chaud et nous prendrions bien une petite bière fraîche; mais
comment en trouver dans ce fief musulman ? Edith avait testé la veille la
Bintang sans alcool, infâme a-t-elle dit.
Un villageois nous conduit gentiment
vers la source, qui n’est autre que le marché noir, où la bouteille de bière
est aussi chère qu’en Australie, ce qui n’est pas peu dire.
Nous résistons
héroïquement, mais n’avons pas perdu notre temps à déambuler : d’une part, de
jolies maisons de bois, à l’architecture typique de Sumbawa, jalonnent les
ruelles, ce que nous ne pouvions pas voir depuis l’artère principale.
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Pendant que Thibaud drague sur le marché ! |
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Tous ces camions doivent rentrer dans un petit ferry, et ça marche ! |
Retour à Sapé-Port, où un ferry est arrivé… Fausse alerte,
il n’est pas pour nous, mais à destination d’une autre île : Sumba. Le nôtre,
qui se pointe peu après, partirait après le départ de celui-ci… Mais il faudra
sept heures pour décharger et re-charger le bateau pour Sumba des innombrables
camions, voitures, mobylettes et passagers, dont certains attendent depuis
trois jours sur ou près du parking de l’embarcadère…!!! On vous passe les
détails de l’attente. Bref, à 23H, on nous delivre les billets, et à minuit, on
appareille pour une deuxième nuit “à la dure”; nous arrivons cependant à
trouver des banquettes molles pour roupiller.
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vue de la chambre commune (côté mer) |
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La fine équipe garde le moral, même sans bière ! |
Vous êtes arrivés un peu vite je trouve....
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