Et oui, les nuages s’accrochent aux volcans
du centre de Flores et notre choix de partir vers la montagne ne s’avèrera pas
le plus malin…
Notre petit bus public monte très raide
au-dessus des extra- ordinaires paysages de Labuan Bajo, nous laissant apercevoir
une dernière fois l’archipel de Komodo.
Au bout de quatre heures, nous atteignons
Ruteng, petite bourgade soit-disant merveilleusement nichée dans son écrin de
volcans et de rizières en terrasses, mais là, on n’y voit déjà plus rien !
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1er dîner chez les manggaraï |
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On vous dit que c'est kitch... |
Comme la haute saison a sérieusement
commencé, nous échouons dans le seul hôtel dans lequel il reste des chambres…
Le Rima est un véritable labyrinthe de bois, le peu de déco y est kitchissime,
les sanitaires sont communs à l’ensemble des chambres et il ne faut pas
regarder leur propreté de trop près. Basta, ça n’est que pour une nuit ;
l’important, c’est de ne pas oublier de demander des couvertures, car nous
sommes à 1100 m d’altitude et les nuits sont fraîches !
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On aime les couvertures bisounours ! |
Le lendemain, de bonne heure et de bonne
humeur, croyant tous avoir fait le même rêve d’un mini-tremblement de terre à
deux reprises, nous partons à scooter découvrir les environs de Ruteng par
panorama toujours bouché. D’abord, nous n’avons pas rêvé et nous vérifions
qu’il y a bien eu deux petites secousses qui ont fait vibrer quelques secondes
la structure de bois du Rima ; ensuite, nous nous rendons dans un vieux village
manggaraï (ethnie peuplant la région) pour nous faire patienter jusqu’au “clou”
de la campagne : les rizières en toile d’araignée !
Les manggaraï les
implantent encore ainsi en respect de leurs traditions ancestrales, chaque
famille se voyant attribuer un “quartier” de terre à exploiter. C’est
impressionnant et très graphique : jugez plutôt !
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Les Manggaraïs sont animistes ... et catholiques :
voyez la Madone |
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Lambert, le chef du village de Ruteng Puu. |
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Les étonnantes rizières en toile d'araignée de Cancar. |
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Ryan nous offre le café après la balade. |
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Thibaud a trouvé son prochain métier : vacher ! |
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Habitat de Flores |
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A la coopérative de cacao, café, girofle, noix de bétel ... |
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on nous offre un fagot de gousses de vanille. |
La voiture pour Bajawa arrive avec une
bonne heure de retard. Elle est conçue pour six sans bagages, mais, tidak apa
apa (pas de problème), on s’y entasse à sept, les sacs et valises voyageant sur
le toit. Severino, un fontionnaire du gouvernement, adorable comme tous les
gens d’ici, nous régale de petits pains au sésame tous chauds.
A Bajawa, capitale du pays Ngada (une autre
ethnie), nous nous offrons les chambres propres, l’eau chaude et les couettes
moelleuses de l’hôtel “Happy, happy” et nous fréquentons le “Luca’s”, un vrai
repaire de routards français où nous apprécions l’Arak (tord-boyau local). En
effet, par ce froid humide, la Bintang ne nous tente plus.
Après quelques pourparlers houleux, le
toujours sage Thierry réussit à convaincre sa famille rebelle qu’une voiture
conviendrait mieux qu’un scooter sous les trombes d’eau et le brouillard de
cette première matinée chez les Ngada.
Nous n’aurons qu’à nous louer de ce
choix judicieux car, outre le confort de sa voiture, Philippe, notre chauffeur,
parle un très bon anglais et nous explique, visite de sa maison à l’appui,
toutes les traditions animistes de son village.
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Le coeur de la maison, dédié aux esprits |
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Le Christ côtoie les sculptures animistes du pas de porte. |
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La "Mama" de Philippe, 83 ans |
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Sur la route, les plantations de cacaoyers |
Sacrées croyances que celles-ci, reposant
sur des sacrifices rituels de poulets, chevaux, porcs ou buffles aux dieux de
la montagne, de la forêt, des rizières… pour qu’ils soient bienveillants avec
les membres de la famille ou de la communauté villageoise. Au centre de la
grande esplanade, autour de laquelle se dressent les maisons à hauts toits -
autrefois de chaume, aujourd’hui de tôle ondulée – on peut voir les lieux de
sacrifices, abondamment badigeonnés du sang des animaux. Ils sont de deux
sortes : en forme (phallique) de parasols de chaume pour symboliser la
masculinité ; en forme de petites maisons de bois pour la féminité. Le nombre
de binômes parasol-maisonnette représente le nombre de clans (familles) du
village. Ouf, j’espère que vous y comprenez quelquechose, mais c’est vrai qu’il
y a ici de quoi faire une thèse d’anthropologie !
Petit complement: les Ngadas sont organisés
en société matriarcale; en clair, l’homme qui se marie devra offrir une
somptueuse dot à sa fiancée (ou à sa soeur ainée) et aller habiter dans le clan
de sa femme; Thierry se trouve chanceux de na pas avoir eu à subir ce sort.
Bon anniversaire Thibaud !!!!
RépondreSupprimerSalut !
RépondreSupprimerNous nous sommes croisés le soir du 18 juillet à Bajawa, en Indonésie. Je viens tout juste de re-sortir mon carnet de voyage et tombe sur l'adresse de votre blog : chouette !
Même si les baguettes et le saucisson ont l'air de vous avoir manqués, je pense que vous garderez des souvenirs exceptionnels de votre grand voyage !
Félicitations d'avoir osé le faire en famille !
Courage pour la reprise du train-train quotidien en France !
Amélie
amelie_mouton@yahoo.fr