jeudi 2 août 2012

Les dahus du pays Toraja …. 29 et 30 juillet

Le Rantepao Lodge, ça en jette ! Ici, la piscine vue sur rizières...
Martin le guide qui nous accompagne en Pays Toraja, vient nous chercher avec une demie heure de retard; c’est pas sa faute : la messe a duré 2 heures (il y était à 6H30) !
Nos chambres, vue idem...
Mais c'est aussi ça : le pool house ! Et le resto est à l'avenant...
Nous partons légers (seulement 2 sacs pour la famille) et 7 heures de marche à travers les rizières ! Heureusement, il y aura des pauses dans les villages Toraja avec toujours un accueil chaleureux et des sourires sur chaque visage.

Dans l’un d’eux , une famille nous invite à déguster l’excellent café Arabica cultivé sur place (le “Torabica” = Arabica toraja).
Dans les autres, les habitants sont curieux de savoir qui nous sommes ; et Thibaud, le plus fort en bahasa Indonesia de la famille, mais aussi le plus bavard, entame toujours la conversation avec les locaux.
Bien sûr, Vincent, avec ses cheveux longs, passe systématiquement pour une fille, et cela fait rire tout le village lorsqu’il dit qu’il est un “laki-laki” (garçon). Mais ce qui est le plus génial, c’est que notre guide connaît par coeur tous les chemins de son pays ; et jamais nous n’aurons à marcher sur la route bitumée avant l’arrivée à Batutumonga.
Séchoir à linge local.


Au contraire, nous devrons jouer les équilibristes sur les bordures étroites des rizières en terrasse. D’où des paysages grandioses tout au long de notre chemin : de la pause déjeuner sur le parvis d’une église dominant la vallée jusqu’à notre lodge pour la nuit (la Mentirotiku Homestay).
La journée n'est pas finie pour tout le monde...
Epuisés par la marche mais si heureux par tant d’échanges, nous prenons une douche fraîche (nous sommes à 1350m d’altitude et, bien sûr, il n’y a pas d’eau chaude !) avant d’aller dormir dans une maison traditionnelle du pays Toraja (tongkonan)

Vincent et ses nouveaux potes préparent le riz gluant
La peluche en action (Vincent tient beaucoup à cette légende !)
ou : veillée frisquette.
On ouvre un oeil au lever du soleil...
Mais à 8H, c'est pas mal non plus, le jardin de la guesthouse !

Comme Martin nous en avait prévenu, nous trekkons le deuxième jour dans un environ- nement différent. Certes, nous traversons toujours des rizières en terrasse ponctuées de caféiers, de cacaoyers, de palmiers à vin de palme (le tuak), d’immenses massifs de bambous géants et de villages.
Café (Torabica),
arbres à tuak (vin de palme), 
forêt de bambou qui sert à tout,
Ah ! Un village !
Cacao.
Mais, nous avons changé de versant et, là où hier tout était vert printemps, ici, le riz est déjà bien doré et nous sommes en pleine moisson. Ca et là, sur les grosses boules de rocher anthracites, sèchent de petites meules ou des touffes d’épis mûrs.

Pause-déjeuner bien choisie.
Les écolières traversent aussi les rizières pour rentrer chez elles.
Le riz sèche devant les greniers où il sera stocké

Car, en montagne toraja, on moissonne de façon spécifique des variétés de riz différentes (noir, rouge et (ou) gluant…). Pas de coupe à la serpette ni de battage sur place, mais cueillette panicule par panicule et transport des bottes à dos d’homme, de femme ou même d’enfant. Pas question de faire bosser les buffles ! Les beaux mâles hors de prix, rois des cérémonies de funérailles, sont chouchoutés toute la journée, bien nourris, lavés et promenés… Pas étonnant que les trois garçons Dubois n’aient aucun mal à organiser un challenge de caresses, à celui qui apprivoisera le plus de ces paisibles ruminants que nous aimons tant.
Un buffle albinos = un trésor (25 000 euros) !
Adeh, radieuse dans les rizières familiales
Comment savons-nous tout cela ? Ah, ah… Encore une rencontre et une histoire étonnantes ! Celle de Thierry, un jeune garçon de 11 ans, au hasard d’un mini-hameau – les enfants appellent son prénom sans que notre père de famille ne s’en alerte plus que ça – parlant un français parfait. Il est le fils de Gilles, un routard qui est passé par là quelques 15 ans plus tôt, et d’Adeh, une jolie villageoise. Vous imaginez ce qui s’est passé entre Gilles et Adeh : elle le suivit en France, ils se marièrent et eurent trois enfants… Tous les cinq sont “en vacances” dans la famille de Madame depuis avril et vont revenir en France pour la rentrée des classes. Adeh est ravie de retrouver ses habitudes de jeune fille et de participer à la moisson, les trois enfants aussi d’ailleurs qui semblent adorer la vie de petits paysans parmi leurs innombrables cousins. On en connait deux qui aimeraient bien aussi rester au village…

Et nous voici tous autour du Sulawesi kopi à se raconter tant de choses sur ces vies passionnantes que nous n’en finirions bien pas le trek. L’adorable Martin nous laisse tout le temps, mais nous lui promettons de filer d’une traite jusqu’à Palawa, la dernière étape et le clou des beaux villages toraja.

Nous disons adieu à Christophe et quelques autres français lors d’un sympathique dîner au Rimiko avant de monter dans le bus de nuit-retour Macassar.

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