Nous avons presque eu “la larme à l’oeil”
en quittant Tioman et les pensionnaires du Minang Cove, devenus des copains. A
Mersing, débarcadère du ferry en retard d’1h30 (c’est l’Asie !), où nous
passons la nuit, nous hésitons longuement sur le chemin à suivre pour Bornéo… En
vue de prendre l’avion pour Kuching, allons-nous faire 6 heures de bus vers le
Nord-Ouest pour Kuala Lumpur ou partir 200km au Sud pour Johor Bahru (dites JB,
presque Singapour) ?
Nous aurons donc la soirée pour explorer
cette surprenante bourgade très chinoise: ici les commerces ferment à 22H.-
contre 17H partout ailleurs sur la côte Est –les supermarchés et vendeurs de
téléphonie mobile sont à touche-touche dans des rues sans âme; heureusement
nous dénichons une gargotte indienne dont l’équipe sympathique semble étonnée
de voir des occidentaux s’arrêter à leur table: excellent et copieux diner
familial, le tout pour 8€; et le lendemain, régal aussi au petit déjeuner (roti
canaï) pour 4€; amis restaurateurs Français, je ne sais pas si ces prix au ras
des paquerettes sont liés à la baisse de la TVA !
Finalement, nous optimisons en optant pour un
taxi vers l’aéroport de Johor Bahru ! Après 1H1/2 de vol, nous atteignons
Bornéo.
Au grand étonnement de Thierry, l’aéroport
de Kuching n’est pas une hutte en rondins et le comité d’accueil n’a rien d’une
assemblée sauvage de chasseurs tatoués demi-nus armés de sarbacanes mélés à des
orang-outans au poil roux… Et non,
Bornéo ne ressemble en rien à un poster d’agence de voyage vantant la
profondeur de la jungle et l’authenticité de ses tribus iban, penan, bidayuh…
et Kuching est même un grand village hyper moderne de 600 OOO habitants !!!
Ces données intégrées, nous arpentons la
voie sur berge de la rivière Sarawak bordée d’immenses hôtels de chaînes
internationales, du Chinatown local et de quelques bâtiments coloniaux édifiés
sous le règne d’un anglais fantasque et mégalo qui s’était proclamé “Rajah
blanc” de l’état au XIXème siècle. Il est bien agréable de s’y balader et d’y
boire un verre “sans alcool” en admirant
les jonques traditionnelles dans le coucher du soleil.
Nous logeons dans la mansarde d’un hôtel
“petit budget”, d’où nous imaginons chaque jour un itinéraire différent.
Ainsi, nous irons voir les orang-outans quasi-sauvages
d’un centre de réhabilitation de l’espèce. Grande chance à l’heure de la
distribution de bananes et de noix de coco, la moitié de la tribu nous présente
une vraie demonstration d’acrobatie dans les lianes, tout en balançant
allègrement leur quintal.
N'ont-ils pas l'air humain ? |
Une mère & son petit se sont écartés de l'espace réglementaire, nous en profitons |
Tout le monde sous le même toit ... |
Nous découvrirons comment des villageois de
l’ethnie Bidayuh vivent encore dans une “longhouse”, système d’habitation
collectif traditionnel, ou chacun possède des appartements mais prête ses bras
aux repas et aux taches communes.
... et à la même table. |
Sèchage du fameux poivre de Sarawak |
l’incontournable marché du week-end.
Que n'a-t-on encore jamais vu sur les marchés d'Asie ? Des fougères à poêler, |
Des méduses pour sushi, des coeurs de cocotiers pour la soupe, |
Des petits lots de légumes et de poissons si bien rangés. |
Cantine à 2 sous le midi ... |
... Le "Junk", branché, le soir. |
Coupeur de tête reconverti. |
Kuching s’est étendue assez récemment et
s’entoure d’immenses banlieues industrielles ou commerciales. Pendant que nous
y résidons se tient même une convention des femmes chefs d’entreprise de
Malaisie dans un gigantesque palais des congrès à l’architecture futuriste. On
est loin des “coupeurs de têtes”, pratique rituelle de prestige et d’honneur
interdite depuis le début du XXème siècle ! Ah, c’est vrai, on a quand même vu
une poussièreuse pyramide de crânes dans la longhouse, témoignage du passé
oblige ! L’histoire ne dit pas s’il s’agit de crânes de guerriers d’une tribu
ennemie ou celle de Japonais, les Anglais ayant judicieusement ré-introduit
cette pratique contre l’envahisseur nippon en 1942…
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